HICHAM BERRADA : UN ART POST-CONTEMPORAIN

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Retour sur la Performance d’Hicham Berrada / Mercredi 20 mars au Palais de Tokyo.

Art et science se mêlent de plus en plus aujourd’hui, qu’il s’agisse de réfléchir à un processus de création analogue ou de révéler la poésie, comme c’est le cas dans le travail d’Hicham Berrada, d’une expérience chimique.

Ce jeune artiste, encore élève à l’école Le Fresnoy (Studio National des arts contemporains), lauréat du prix de la Fondation Bernar Venet en 2009, est déjà reconnu et est déjà passé par les lieux branchés de la création contemporaine, qu’il soit résident au Centquatre, ou programmé au PS1 à New York.

Après avoir proposé à la FIAC 2012 une installation prenant pour principe de composition la table de Mendeleïev, c’est au Palais de Tokyo qu’il propose une série de performances n’excédant pas les 5 minutes. La salle 37, no man’s land aux murs décatis, devient alors le théâtre d’une proposition hypnotique, où les spectateurs, électrons libres, sont assis, de part et d’autre.

Se définissant lui-même comme un « peintre », un « régisseur d’énergies », Hicham Berrada opère sur une scène, son binôme de laboratoire étant un musicien qui recrée une atmosphère cosmique.

Un bécher, dont le fond est rempli d’une solution d’eau et d’acide, accueille différents produits chimiques. Ce monde microscopique, qui se crée et s’anime au fur et à mesure des ajouts d’ingrédients successifs, prend forme une fois projeté sur grand écran. Si la solution n’est pas aléatoire, étant le fruit d’expérimentations antérieures, et le résultat attendu par l’artiste, la perception est propre à chacun : paysages organiques, aquatiques, enneigés, chacun, selon sa propre sensibilité, sa vision subjective, y trouvera ce qu’il voudra. Univers inquiétants ou idylliques, ils sont les témoins d’un monde végétal en mouvement, ordonné par l’artiste. Hicham Berrada se fait démiurge, créateur d’un monde naturel et d’images poétiques.

Entre science, work in progress, installation vidéo, cette performance fait appel à l’imagination du spectateur, tout en étant déterminée par un système et des règles définis précédemment par l’artiste.

Les créations figées, cristallisées, font l’objet d’une exposition, où les jeux de lumière mettent en évidence leur caractère quasi surnaturel. Elles sont comme des projections fantomatiques desquelles on s’attend à voir surgir à tout moment une créature fantastique.

Caroline Simonin

En savoir plus : http://www.palaisdetokyo.com/fr/performances/performance-dhicham-berrada

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