ET LA NUIT SERA CALME : LA Cie LES IRREGULERS REPREND SCHILLER A BASTILLE

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Et La Nuit Sera Calme / librement adapté Des Brigands de Schiller / Mise en scène Amélie Énon
 / Adaptation et dramaturgie Kevin Keiss
/ Compagnie Les Irréguliers / Jusqu’au 13 avril 2013 au Théâtre de la Bastille.

Et la nuit sera calme est un texte de Schiller qu’il a écrit à l’âge de vingt-et-un ans. Il est en scène par Amélie Emon et la compagnie Les Irréguliers au Théâtre de la Bastille.
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Un vieux souverain apprend de son fils cadet Karl que son autre fils, Franz, parti pour faire ses études, mène une mauvaise vie. Karl, amoureux de la fiancée de son frère, exhorte machiavéliquement son père à renier son fils ainé dans le but d’obtenir l’amour de la belle. Karl, ainsi rejeté pour des crimes qu’il n’a pas commis, trouve un certain réconfort auprès de ses amis, un groupe de rebelles dont il devient le chef.

Vivant dans les bois, il n’aspire alors plus qu’à établir un monde juste. Sa fiancée, de son côté, décide d’attendre aussi longtemps qu’il le faudra l’homme qu’elle aime. Bien qu’ennemis, Karl et Franz n’en restent pas moins frères si l’on regarde les moteurs de leurs ambitions. Franz le frère manipulateur, étiqueté méchant, est un être qui sait aimer et pleurer. S’il dérobe le pouvoir qui devait revenir à son frère, c’est  pour se réaliser, et réaliser de grandes choses. Est-il si différent de Karl, le héros romantique de la forêt qui, avec toute l’assurance de l’esprit fort, prétend sauver le monde? La recherche commune du sens à donner à leur vie se croise en un point: leur amour pour Amalia.

Les neuf comédiens ont travaillé en alternance sur le texte de Schiller et sur celui de Kevin Keiss pour tenter une relecture contemporaine de cette pièce classique. On note ainsi une nette volonté de mélanger les registres de langue que Kevin Keiss explique: « Je crois que la jubilation du langage vient de notre capacité à convoquer des images en contraste pour donner à voir notre rapport au monde de la façon la plus juste, la plus précise. Des fois, cela passe inévitablement par la juxtaposition d’un terme archaïque avec un terme contemporain. Le lyrisme avec un parler populaire. »

Pourtant, comme à chaque fois qu’une pièce s’aventure sur ce territoire, l’effet est discutable. Il faut pouvoir oublier l’artifice pour récupérer en force littéraire, un exercice linguistique périlleux. Sinon, on trouve beaucoup de bonnes idées mais malheureusement insuffisamment abouties; en particulier, la réflexion sur les frères s’arrête à leur antagonisme. Quant au jeu des acteurs, il est plutôt redondant ou sans force, peut-être à cause de ce qui semble être une série de démonstrations des capacités théâtrales (travers de jeunes comédiens?). Bref, dans l’ensemble, le rythme n’y est pas… Il faut quand même reconnaître une présence agréablement constante de la musique.

Camilla Pizzichillo

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