CHARLES PENNEQUIN : LES MACHINES TOURNENT
La Tribune de Charles Pennequin
les machines tournent, les machines sont à plein régime, tu m’embrasses, tu es dans ma bouche, les machines font un potin infernal, les ouvriers bossent, toi tu es dans mes yeux, je ne vois plus qu’un grand œil, les ouvriers prennent les marteaux piqueurs, tu descends doucement ton regard, tu frottes ta tête contre la mienne, tu caresses ton nez sur le mien, les ouvriers sont à fond sur leurs machines, les grues creusent et font trembler le sol, les camions chargent toute la terre, les trous s’agrandissent, tu trembles et tu cries en m’embrassant, j’ai la trace de tes dents sur mes épaules, tu me pinces le dos et le bas du cou très fort, le chantier devient énorme, les derniers passants rentrent chez eux, nous nous serrons fortement, tu veux garder ma bouche pour toujours, les ouvriers s’acharnent à creuser, les pelleteuses sont à plein régime, le chef regarde le chantier, il prend une pioche et cogne un bon coup, nous nous regardons longtemps de très près, de nouvelles grues viennent percer le sol à nouveau, le vieux bitume s’amoncelle, tout le monde bosse et fait du bruit
Charles Pennequin,
septembre 2013
Photo Fabrice Poiteaux
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