INFERNO

TRIBUNE : Une oeuvre représentant la maire de Madrid Ana Botella censurée.

Décidément le Parti Populaire (PP) dont est issue la maire de Madrid Ana Botella, a du mal à éradiquer sa nostalgie du système franquiste dont il perpétue les pires travers.

Ainsi jeudi dernier, c’est une exposition montée par des designers madrilènes intitulée « con dos colores » (avec deux couleurs) qui a subi l’ire de la mairie et de son édile, la maire de droite bien à droite Ana Botella. La mairie a en effet demandé à faire retirer une oeuvre représentant Ana Botella, qu’elle jugeait diffamatoire et insultante.

Voisinant avec entre autres joyeusetés, des portraits d’Angela Merkel nue ou de Mariano Rajoy, toujours traités en deux couleurs rouge et bleu, cette oeuvre (photo) est pourtant plutôt sympathique. Mais las, à Madrid, on ne rigole pas avec l’image des élus. Le désir de préserver l’image publique des politiciens est toutefois à double tranchant : La censure en effet évoque aux Madrilènes trop de mauvais souvenirs pour qu’elle ne se retourne pas contre ceux qui l’utilisent.

Le Parti Populaire d’ailleurs n’en est pas à son premier essai en la matière, qui avait déjà ordonné de retirer une photo de Luis Barcenas intitulée «Par-dessus tout, Barcenas», qui montre l’ex-trésorier du PP lécher une enveloppe.

En fait jeudi dernier, c’est le conseiller aux Arts de la ville Pedro Corrala, qui a ordonné de retirer l’image polémique de l’exposition, parlant d’acte « insultant ». Mais mardi (5 novembre), sentant la controverse abîmer un peu plus son image auprès de ses concitoyens, la mairesse a ordonné la restitution de l’œuvre. Trop tard cependant, la censure avait déjà fait des ravages sur les réseaux sociaux.

Le PP, parti de la droite dure et « décomplexée », a décidément beaucoup de mal à occulter son véritable visage de zélateur d’un régime regretté, dont proviennent par ailleurs beaucoup de ses élus. Chassez le naturel…

Amelio Perez