« TRISTAN TZARA, L’HOMME APPROXIMATIF », MUSÉE D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN, STRASBOURG
TRISTAN TZARA, L’HOMME APPROXIMATIF / MAMC Strasbourg / Jusqu’au 17 janvier 2016.
Le MAMCS présente la première exposition consacrée en France à Tristan Tzara (1896-1963), figure emblématique des avant-gardes, écrivain, poète et essayiste, connu avant tout pour être devenu le promoteur du mouvement dadaïste lors de son arrivée à Zurich en 1915. Le public est invité à découvrir la vie d’un homme aux multiples facettes dont les écrits poétiques et les prises de positions politiques et théoriques n’ont eu de cesse de nourrir l’esprit moderne et avant-gardiste de nombreux artistes.
De sa jeunesse en Roumanie, marquée par le Symbolisme, à son rôle dans l’internationalisation du Dadaïsme et au sein du groupe surréaliste, en passant par son engagement politique et poétique lors des évènements majeurs de l’Histoire du XXème siècle (guerre d’Espagne, Seconde Guerre mondiale…), toutes les facettes de Tristan Tzara sont abordées dans cette exposition qui présente, outre les écrits de l’auteur, un choix d’œuvres plastiques créées par des artistes de son cercle amical (Picasso, Arp, Ernst, Picabia, Miro, Man Ray ,…) et témoigne de ses passions de collectionneur, pour l’art africain notamment.
Tristan Tzara fut le grand témoin de son temps. Il fut également un acteur de son siècle qu’il marqua de ses éclats de voix, de rire et de plume. L’homme au monocle, décrit comme « un génie sans scrupules » par le poète Huelsenbeck, n’aura eu de cesse de développer un engagement poétique et politique.
De ses jeunes années passées en Roumanie, où il est né, l’exposition retient un paysage artistique encore marqué par le symbolisme ainsi que l’énergie brute d’un jeune homme qui a choisi l’écriture pour aller contre les formes périmées de la création et l’absurdité d’un monde au bord du chaos. Lorsqu’il arrive à Zurich en 1916, Tzara poursuit cette entreprise d’exaltation de la parole et du geste spontanés aux côtés de son compatriote Marcel Janco, de Hugo Ball et de celui qui restera son ami de toujours, Hans Arp. L’arrivée en France, quatre ans plus tard, lui ouvre un autre cercle, celui de Picabia et des jeunes gens qui ne s’appellent pas encore Surréalistes – Aragon, Breton et Soupault – avec lesquels le compagnonnage sera ponctué de ruptures et réconciliations.
Tout au long de sa vie, Tzara fera preuve d’engagements fervents. Il sera notamment membre de l’Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires dès 1934, puis se rangera aux côtés des Républicains durant la Guerre d’Espagne. Il rejoindra le parti communiste au sortir du conflit, pour ensuite dénoncer l’intervention soviétique en Hongrie et signer le Manifeste des 121 au moment de la guerre d’Algérie. Au fil des années, Tzara poursuivra avec intensité l’écriture d’une œuvre dense faite de poèmes, d’essais et d’écrits critiques sur l’art. Les plus grands artistes de son époque, qui furent aussi ses amis, illustrèrent ces écrits.






















