FESTIVAL D’AIX 2024 : DE BELLES PROMESSES ENCORE

FESTIVAL INTERNATIONAL D’AIX EN PROVENCE – 3-23 juillet 2024.
» De ce monde qui nous stupéfie chaque jour davantage, l’opéra ne nous divertit pas plus qu’il ne l’imite platement. Il le raccorde aux temps immémoriaux et aux passions premières, dont il livre le spectacle brûlant avec ses moyens inimitables. » (Pierre Audi, Directeur général du Festival d’Aix)
Pour cette nouvelle édition du Festival d’Art Lyrique, Pierre Audi a vu les choses en grand, avec pas moins de cinq opéras : IPHIGÉNIE EN AULIDE / IPHIGÉNIE EN TAURIDE,(Gluck), SAMSON (Rameau), MADAMA BUTTERFLY (Puccini), PELLÉAS ET MÉLISANDE (Debussy) et IL RITORNO D’ULISSE IN PATRIA (Monteverdi), un opéra-concert mis en espace, LA CLEMENZA DI TITO (Mozart) ainsi que deux pièces de théâtre musical, SONGS AND FRAGMENTS, (Peter Maxwell Davies et György Kurtag) et THE GREAT YES, THE GREAT NO (William Kentridge)…
Pour notre part nous retiendrons dans ce programme d’opéra l’Iphigénie mis en scène par Dimitri Tcherniakov sur une direction musicale d’Emmanuelle Haïm, Madama Butterfly sur une mise en scène d’Andrea Breth et une direction musicale de Daniele Rustioni, le Pelléas et Mélisande mis en scène par la grande Katie Mitchell sur une dramaturgie signée Martin Crimp, la direction musicale étant de Susanna Mälkki, Il Ritorno d’Ulisse sur une mise en scène du maître des lieux, Pierre Audi, et une direction musicale de Leonardo García Alarcón… Mais aussi bien sûr The Great Yes, The great no de William Kentridge, une pièce commandée et présentée par la Fondation Luma d’Arles.
Contrepoint indispensable au programme d’opéras et de théâtre musical, la programmation de concerts, dont certains donnés gratuitement, offre de beaux moments en perspective. Retenons, parmi la multitude de propositions, la pianiste Hiromi qui se produit au Grand Théâtre de Provence avec son Quartet électrisant de jazz fusion ou le concert final de résidence instruments, donné par L’ensemble intercontemporain à l’Hôtel Maynier d’Oppède…
Comme le précise Pierre Audi, « Chaque édition du Festival possède une identité propre. Deux dominantes donnent à celle-ci sa tonalité : française, elle fait entendre sa prosodie raffinée du Samson d’après Rameau au Pelléas et Mélisande de Debussy en passant par les Iphigénie de Gluck ; baroque, elle tend son arc chatoyant d’Il ritorno d’Ulisse in patria de Monteverdi à La clemenza di Tito de Mozart. Elle célèbre également Puccini, dont on fête le centenaire de la disparition ; et le théâtre musical, avec un fascinant diptyque formé de Eight Songs for a Mad King de Peter Maxwell Davies et des Kafka-Fragmente de György Kurtág, mais aussi The Great Yes, The Great No, création du génial William Kentridge présentée à LUMA Arles « .
Toujours d’après le directeur du festival, « Cette édition se place également sous le signe de la fidélité à des orchestres et à leurs directeurs musicaux, à des metteurs en scène et des interprètes d’exception, que le Festival accompagne dans des aventures artistiques largement inédites« …
Un beau programme a priori donc, pour fêter dignement cette édition 2024 de l’un des plus célèbres (et des plus novateurs et ouverts à la création contemporaine) des festivals d’Art Lyrique au monde, même si nous pouvons regretter cette année l’absence d’invitation à de grands metteurs en scène de la trempe d’un Romeo Castellucci, Thomas Ostermeier, Simon McBurney ou d’un Warlikowski (jamais invité à Aix)… Mais des Katie Mitchell, William Kentridge, Andrea Breth ou le très controversé Dimitri Tcherniakov n’en doutons pas, combleront on l’espère en tout cas, nos attentes en matière d’exigence artistique et de contemporanéité …
Marc Roudier
Image: Le Pelléas et Mélisande de Katie Mitchell dans sa version de 2016 – Photo © Patrick Berger





















