SIGMAR POLKE, FONDATION VAN GOGH ARLES

SIGMAR POLKE – FONDATION VAN GOGH – ARLES – 1er mars > 26 oct 2025
La Fondation Vincent Van Gogh à Arles accueille du 1er mars au 26 octobre 2025 une exposition exceptionnelle dédiée à Sigmar Polke, figure majeure de l’art contemporain. Connu pour son approche expérimentale et son esprit frondeur, Polke a marqué l’histoire de l’art du XXe siècle en déconstruisant les codes établis et en repoussant les limites des matériaux et des techniques. Cette exposition, intitulée « Sous les pavés, la Terre », propose un voyage au cœur d’un univers pictural unique, où se mêlent ironie, expérimentation et critique sociale.
Sigmar Polke, un artiste hors normes et inclassable
Né en 1941 à Oels, en Silésie (actuelle Pologne), Sigmar Polke a grandi dans une Allemagne en reconstruction après la Seconde Guerre mondiale. En 1953, sa famille fuit l’Allemagne de l’Est pour s’installer à Düsseldorf, où il intègre plus tard l’Académie des beaux-arts. Là, il rencontre Gerhard Richter, avec qui il fonde le Réalisme Capitaliste, un mouvement artistique ironisant sur les représentations stéréotypées de l’Occident et en opposition totale avec le pop art américain coloré glorifiant le nouveau monde de la consommation à outrance.
Polke s’intéresse rapidement à la peinture comme un champ d’expérimentation où tout est possible. Son travail est marqué par une volonté de détourner les images, de confronter les matériaux et de créer des compositions à la fois absurdes et profondément signifiantes. Il puise dans la culture populaire, la politique et l’histoire pour bâtir une œuvre foisonnante, toujours en rupture avec l’académisme.
L’Expérimentation, un moteur essentiel de l’œuvre de Sigmar Polke
L’exposition de la Fondation Van Gogh à Arles en 2025 met en lumière cette quête constante d’innovation. On y découvre une sélection d’œuvres emblématiques, où Polke joue avec des textures et des effets visuels surprenants. Son usage du point de trame – inspiré des procédés d’impression industrielle – reflète son intérêt pour la reproduction mécanique des images et leur impact sur notre perception du réel.
Outre ses peintures, Polke s’aventure dans l’exploration de divers matériaux : vernis, résines synthétiques, pigments toxiques, mais aussi des supports inattendus comme le textile ou le plastique. L’exposition illustre comment ces expérimentations matérialisent son goût pour le hasard et l’imprévisible, transformant ses œuvres en surfaces mouvantes et énigmatiques.
Un dialogue avec Van Gogh et Goya
Ce qui rend cette exposition particulièrement captivante, c’est le parallèle subtil entre l’œuvre de Sigmar Polke et celle de Van Gogh. Comme l’artiste néerlandais, Polke se méfie des conventions et suit son propre chemin artistique, hors des cadres établis. Le dialogue visuel entre leurs œuvres révèle un même engagement pour la matière et la couleur, ainsi qu’un questionnement sur le rôle de l’artiste dans la société. La pomme de terre est également un sujet commun aux deux artistes. Pour Van Gogh, elle symbolisait le travail paysan et le repas des pauvres. Pour Sigmar Polke, elle représente la culture populaire dans une Europe d’après-guerre paupérisée pour de larges franges de la population. L’exposition présentera à ce titre 2 œuvres de Vincent Van Gogh « Travail des champs » (avril 1885) et « Panier de pommes de terre » (septembre 1885).
L’influence de Francisco de Goya sur Polke est également mise en avant. Fasciné par l’œuvre du maître espagnol, Polke explore des thématiques similaires : le pouvoir, la violence, l’absurde. Certaines de ses peintures reprennent des motifs inquiétants ou grotesques, jouant sur l’ambiguïté entre fascination et répulsion, un procédé que Goya maîtrisait déjà au XIXe siècle.
Un voyage à travers les couleurs et les symboles
Parmi les œuvres marquantes de cette rétrospective, certaines frappent immédiatement par leur intensité. Polke ne se contente pas de peindre, il interroge la peinture elle-même. Il juxtapose des couleurs acides, intègre des formes flottantes et des images déconstruites qui défient notre regard. Il manipule la transparence, superpose les couches, introduit des éléments discordants (« le piano »).
Cette approche fait de chaque toile une expérience sensorielle, où le spectateur est amené à scruter, à deviner, à reconstituer. Loin d’un simple effet esthétique, ce procédé traduit une réflexion sur la manipulation des images dans notre société et la manière dont elles façonnent notre compréhension du monde.
Une expo pour voir autrement le monde
Franchir la porte de la fondation Van Gogh en 2025 impliquera de se laisser surprendre, d’accepter le doute et de remettre en question les images que l’on croit maîtriser. Sigmar Polke nous entraîne dans un univers où la réalité est toujours mouvante, où rien n’est figé.
À travers cette immersion dans son œuvre, on comprend combien son regard caustique et novateur continue de résonner aujourd’hui. Un rendez-vous incontournable pour les amateurs d’art contemporain et tous ceux qui cherchent, à travers l’art, une manière nouvelle de voir le monde.



Images : Vues de l’exposition Polke à la Fondation Van Gogh Arles © estate of S. Polke, BPK, Berlin, Dist. GrandPalaisRmn


























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