ACTORAL 2025. AVEC « INHALE DELIRIUM EXHALE », MIET WARLOP MET LES PETITS DRAPS DANS LES GRANDS

ACTORAL 2025. Miet Warlop – « Inhale Delirium Exhale » – création 2025 – Les 10 et 11 octobre 2025 – TNM La Criée Marseille
La chorégraphe belge flamande Miet Warlop poursuit les expérimentations avec les matières -ici les tissus- dans sa nouvelle création Inhale Delirium Exhale, une pièce pour six danseurs, qui sont autant de manutentionnaires de cette industrie…
Riche idée d’ailleurs de programmer cette pièce en partenariat avec la maison Hermes qui a fourni tous les tissus…
On a particulièrement remarqué – pour ne pas dire découvert – Miet Warlop lorsqu’elle a présenté avec sa complice Irene Wool Histoire(s) du Théâtre IV : One Song au Festival d’Avignon en 2022. Et on l’attendait grandement avec sa nouvelle création…
Le sextuor commence par un duo touchant d’un couple de danseurs qui arrive à l’avant-scène, bombers noir, short noir et des petites mains dépassant du blouson. Ils se mettent à genoux et jouent à se frapper dans les mains qui, étant en plâtre, finissent par se casser, se briser, signifiant sans doute la grande fragilité de notre monde, son côté éphémère.
En courant avec le tapis contenant les restes de ce plâtre détruit, ils ouvrent la porte à un bal de tissus qui va rythmer toute la pièce. S’il faut retenir une chose c’est la place des machines qui rythment notre monde et les cintres du théâtre ne sont pas exclus puisqu’ils sont les acteurs essentiels de cette pièce.
Un rideau bleu, long et soyeux tombe des cintres. Un bruit sourd comme si une porte allait être défoncée sature la salle, un amas de corps se rue dans la masse du tissu et laisse apparaître une forme mystérieuse, en plein mouvement. Les jeux d’apparitions et de disparitions rapides sont la source de la réussite du spectacle. Une hésitation et le mystère est rompu.
Si le rythme du passage des tissus et leur enroulement lassent un peu, la maitrise des danseurs, leur énergie à faire en sorte que tout arrive à point nommé est à saluer…
La vague bleue façon ressac de la mer est une des plus belles images du spectacle et il n’y a pas que les ventilateurs géants pour faire bruisser le tissu. Les perches manipulées par les danseurs provoquent aussi de belles images… Bref, une pièce qui se laisse regarder mais sans soulever les passions.
Emmanuel Serafini
Spectacle vu à la Biennale de la Danse de Lyon 2025
Photo Reinout Hiel





















