BIENNALE DE VENISE 2026. LA SULFUREUSE PERFORMEUSE FLORENTINA HOLZINGER REPRÉSENTE L’AUTRICHE DANS SON PAVILLON NATIONAL

61e BIENNALE DE VENISE. FLORENTINA HOLZINGER présente ‘SEAWORLD VENICE’ – Pavillon autrichien de la 61e Biennale – Pavillon autrichien de la 61e Biennale internationale d’Art de Venise, 2026, Giardini de la Biennale, Sestiere Castello, Venezia. Preview Days: May 6 – 8, 2026 – On View: May 9 – November 22, 2026.

En choisissant Florentina Holzinguer pour la représenter dans son Pavillon officiel de La Biennale 2026, l’Autriche fait montre d’une audace certaine et d’un engagement à rebrousse-poil du politiquement correct, en même temps qu’elle renoue avec son riche passé artistique avant-gardiste.

La chorégraphe et performeuse autrichienne hautement inflammable Florentina Holzinger a été choisie pour représenter l’Autriche à la 61e Exposition internationale d’Art de la Biennale de Venise, en collaboration avec « SeaWorld Venice ». Cette nouvelle commande interdisciplinaire audacieuse est conçue par Nora-Swantje Almes (Gropius Bau, Berlin). Reconnue pour son œuvre qui transcende les genres et qui place le corps à la fois comme sujet et médium pour remettre en question les conventions socio-politiques, Holzinger s’appuie sur ses recherches de longue date sur l’eau pour imaginer de nouvelles façons de vivre, de résister et de se transformer. Mêlant danse, théâtre et performance, elle aborde l’eau comme sujet et symbole, utilisant le corps comme lieu de rencontre entre nature et technologie. Visible du 9 mai au 22 novembre 2026, le projet comprendra une installation permanente au Pavillon autrichien ainsi qu’une série d’actions in situ à Venise et dans sa lagune, invitant le public à des rencontres participatives avec certains des thèmes les plus urgents de notre époque.

La performeuse et chorégraphe autrichienne de 38 ans, surnommée « l’enfant terrible de Vienne, revendique son étiquette d’artiste radicale, transgressive jusqu’au bout des ongles. L’inconfort est au cœur du travail de Florentina Holzinger, en repoussant les limites de ce que les artistes – et le public – peuvent endurer. L’imagerie de Holzinger est toujous extrême. En digne héritière des avant-gardes viennoises des années 60 et 70, comme l’Actionnisme viennois, l’Art corporel féministe. Holzinguer utilise le corps, le sien souvent, comme matériau, que ce soit dans ses performances très visuelles, sa danse provocatrice et infiniment féministe, ou ses « ballets » délirants et extrêmes. Mais d’autres formes sourcent sa crétivité, comme le Bodybuiling, le Cabaret ou le Cirque et bien sûr les Arts visuels auxquels elle fait sans cesse référence.

Ses « ballets », comme elle les nomme, sont plus proches de la performance et de l’Art visuel que de la danse contemporaine, au sens classique du terme : ainsi dans « A divine comedy », la peinture en direct permet, entre autres, de créer une pierre tombale pour Beatrice Cordua, atteinte de la maladie de Parkinson, qui s’est retirée de la scène en tant que danseuse à l’âge de 54 ans, en déclarant que l’on dit au revoir deux fois dans la vie, une fois à sa carrière et une fois à sa mort. Avec ces pièces Florentina déconstruit, spectacle après spectacle, la définition même de la féminité. Holzinger était arrivée tard pour danser. Elle a déclaré que peu de temps après avoir commencé sa formation, à l’âge de 17 ans, elle s’est rendu compte qu’il était trop tard pour perfectionner les compétences nécessaires à une carrière classique de danseuse et qu’elle était « trop forte, trop musclée pour le ballet ». Après avoir été rejetée par plusieurs académies de danse traditionnelles, elle s’est inscrite à la School for New Dance Development, une école expérimentale d’Amsterdam, où elle a commencé à explorer des façons alternatives d’utiliser son corps comme véhicule de spectacle. « Si j’entraîne mon corps à faire pipi au bon moment, alors j’exerce un contrôle sur mon corps », a-t-elle déclaré. « Cela pourrait être considéré comme une forme de technique de danse, même s’il ne s’agit pas d’un grand jeté ou d’un tendu ».

Alors que « SeaWorld Venice » s’étend au-delà des Giardini de la Biennale, le projet fait écho à la série d’œuvres expérimentales et in situ d’Holzinger, intitulée « Études », un ensemble de créations qu’elle développe depuis 2020. Ces œuvres se composent d’exercices chorégraphiques et de performances mises en scène dans des espaces publics et éphémères. Ainsi, la commande devient une exploration ouverte qui se déploie à travers de multiples formats et lieux, puisant son inspiration dans les créatures aquatiques des récits mythologiques et classiques pour interroger la signification culturelle, écologique et politique de l’eau. Adoptant une approche interdisciplinaire, la commande comprend une installation permanente et des performances au Pavillon autrichien, ainsi qu’une série d’Études disséminées dans le paysage urbain de Venise et sa lagune, animant les espaces sociaux de la ville et invitant les visiteurs à des rencontres immersives et participatives. De cette manière, les Études fonctionnent non seulement comme des performances, mais aussi comme des catalyseurs d’interaction et de transformation sociale, impliquant Venise elle-même, ses eaux et ses habitants comme acteurs essentiels du déploiement de l’œuvre.

La participation d’Holzinger à la Biennale de Venise témoigne de l’héritage artistique de l’avant-garde autrichienne des sixties et seventies, puisant dans un large éventail de pratiques corporelles et s’appuyant sur une analyse critique de leur histoire, la pratique d’Holzinger fusionne l’extrême physique et la critique culturelle. Ces références convergent dans sa déconstruction viscérale de la féminité, où le corps devient un lieu chargé de sens pour confronter les récits culturels dominants. À travers une imagerie à la fois poétique et implacable, elle met à nu les structures imbriquées du patriarcat et du capitalisme, révélant la vulnérabilité des corps humains et des systèmes dans lesquels ils évoluent.

Avec « SeaWorld Venise », Holzinger poursuit son exploration de la représentation féminine et de la physicalité, tout en approfondissant son travail de longue date sur l’eau. Venise devient ainsi le théâtre de nouvelles possibilités au sein de sa pratique artistique en constante évolution. « Florentina Holzinger utilise une imagerie inédite pour moi : un ballet mêlant motos, un hélicoptère chorégraphié qui m’aspergeait le visage d’eau, des corps féminins aux commandes d’engins lourds ou suspendus à des crochets. Dans sa pratique artistique globale, elle dissèque avec poésie le patriarcat et le capitalisme pour révéler la vulnérabilité de nos corps et du monde, nous rappelant la dimension politique inhérente au corps féminin. Elle élargit radicalement le champ des possibles – une perspective contagieuse dont nous avons plus que jamais besoin », déclare la commissaire d’exposition Nora-Swantje Almes.

Florentina Holzinger travaille à la croisée des disciplines artistiques et a produit de nombreuses pièces, largement commentées et primées. Parmi ses créations scéniques les plus récentes figurent « A Year Without Summer » (2025), son premier opéra « SANCTA » (2024), « Ophelia’s Got Talent » (2022), « A Divine Comedy » (2021), « Etude for an Emergency » (2020) et son œuvre la plus jouée en tournée, « TANZ » (2019). Elle est artiste associée à la Volksbühne depuis 2020. Avec ses « Etude formats », performances uniques dans l’espace public, Holzinger a progressivement ouvert sa pratique au contexte des arts visuels, présentant notamment ses « Etudes » au Schinkel Pavillon de Berlin et à la Bergen Kunsthall depuis 2020. Florentina Holzinger a étudié la chorégraphie à la School for New Dance Development (SNDO) d’Amsterdam.

D’après communiqué de presse de la 61e Biennale de Venise.

_________________________________

Austrian choreographer and performance artist Florentina Holzinger has been selected to represent Austria at the 61st International Art Exhibition of La Biennale di Venezia with SeaWorld Venice, a bold new interdisciplinary commission curated by Nora-Swantje Almes (Gropius Bau, Berlin). Known for her genre-defying work that positions the body as both subject and medium to challenge socio-political conventions, Holzinger uses her long-standing research into the element as a point of departure to imagine new ways of living, resisting, and transforming. Blending dance, theatre, and performance art, she approaches water as both subject and symbol, using the body as a site where nature and technology collide. On view from May 9 – November 22, 2026, the project will feature a permanent installation at the Austrian Pavilion alongside a series of site-specific actions across Venice and its lagoon, inviting audiences into participatory encounters with some of the most urgent themes of our time.

‘I am honored to represent Austria at the 2026 Biennale Arte. This opportunity presents an exciting and entirely new challenge for my team and me. Whether on stage, in galleries, or in public spaces, the essence of my work lies in the uncompromising use of the body as a medium. The body becomes the stage where social and political conditions and processes are negotiated directly. My work takes an unconventional and boundary-pushing approach to examining our reality and its transformation. In Venice – a city caught in a profound and precarious relationship with water – my ongoing fascination with this element will take on new dimensions. Here, the body will play a central role in exploring the interdependence and interplay between nature and technology. I am grateful for this trust and looking forward to the challenge ahead with great anticipation’, says Florentina Holzinger.

As « SeaWorld Venice » will unfold beyond the Giardini della Biennale, the project will echo Holzinger’s series of experimental, site-specific formats titled Études, a body of work she has developed since 2020, consisting of choreographic exercises and performative actions staged in public, transitory spaces. In doing so, the commission becomes an open-ended exploration that unfolds across multiple formats and locations, drawing on aquatic creatures from mythological and classical narratives to investigate water’s cultural, ecological, and political significance. Embracing an interdisciplinary approach, the commission includes a permanent installation and performances at the Austrian Pavilion, and a series of Études dispersed throughout Venice’s urban landscape and its lagoon, activating the city’s social spaces and inviting visitors into immersive, participatory encounters. In this way, the Études function not only as performances but as catalysts for social interaction and transformation, engaging Venice itself, its waters, and its people as integral agents in the work’s unfolding.

Holzinger’s participation reflects Austria’s avant-garde artistic legacy at La Biennale di Venezia. Drawing from a broad range of body practice genres and with critical engagement of their histories—including Viennese Actionism, feminist body art, bodybuilding, ballet, cabaret, and circus—Holzinger’s practice merges physical extremity with cultural critique. These references converge in her visceral deconstruction of femininity, where the body becomes a charged site for confronting dominant cultural narratives. Through poetic yet unflinching imagery, she lays bare the intertwined structures of patriarchy and capitalism, revealing the vulnerability of human bodies and the systems they navigate.

In « SeaWorld Venice », Holzinger continues her inquiry into female representation and physicality while expanding her long- standing exploration of water, using Venice itself as a stage for new possibilities within her evolving practice. “Florentina Holzinger works in imagery that I had never seen before: Ballet with motorbikes, a choreographed helicopter that splashed water in my face, female bodies controlling heavy machinery or suspended from hooks. In her all-encompassing artistic practice, she poetically dissects patriarchy and capitalism to show the vulnerability of our bodies and the world, reminding us of the inherited political dimension of the female body. She radically expands what is considered possible – a mindset that is contagious and that we need right now more than ever”, says curator Nora-Swantje Almes.

Florentina Holzinger works across artistic disciplines and has produced extensive, widely discussed and awarded theatre productions. Her most recent stage productions include ‘A Year Without Summer’ (2025), her first opera project ‘SANCTA’ (2024), ‘Ophelia’s Got Talent’ (2022), ‘A Divine Comedy’ (2021), ‘Etude for an Emergency’ (2020) and her most toured work ‘TANZ’ (2019). She has been an associate artist with Volksbühne since 2020. With the « Etude formats », one-off performances in public spaces, Holzinger has gradually opened her practice to the visual arts context, having presented ‘Etudes’ at Schinkel Pavillon Berlin and Bergen Kunsthall amongst others since 2020. Florentina Holzinger studied choreography at the School for New Dance Development (SNDO) in Amsterdam.

By press release of La Biennale di Venezia

1: SANCTA, 2024 Photo: Nicole Marianna Wytyczak – 2- A Divine Comedy, 2021, Photo Marianna Wytyczak 3: TANZ, 2019, Performance view, International Festival of Contemporary Arts—City of Women, Ljubljana, October 9, 2019. Photo: Nada Žgank. – 4, 5 & 6: TANZ, 2019, Photos Walter Bickman – 7,8 & 9- Ophelia´s Got Talent, 2022, Photo © Nicole Marianna Wytyczak

Laisser un commentaire

  • Mots-clefs

    Art Art Bruxelles Art New York Art Paris Art Venise Biennale de Venise Centre Pompidou Danse Festival d'Automne Festival d'Avignon Festivals La Biennale Musiques Opéra Performance Photographie Théâtre Tribune
  • Archives