INFERNO

Rien n’arrête l’artiste le plus friqué de l’art contemporain… Pas plus sa légendaire modestie que sa mégalomanie -à peine- galopante qui l’autorise donc à s’entourer de ses pairs dans un musée privé pour une large part consacré à ses propres oeuvres.

Car M. Hirst est un collectionneur averti. Plus de 2000 oeuvres plus ou moins achetées à ses camarades constituent sa collection dont il s’est dit qu’elle serait peut-être plus à l’aise dans les murs de son propre musée, bien entourée des siennes. L’artiste multimillionnaire et coqueluche des sujets de sa Gracieuse voit là une occasion de faire parler de lui une nouvelle fois, par un coup d’éclat -et de com- dont il a le secret.

Car l’artiste est un maître es-communication. Si l’art n’a que peu à voir avec ses élucubrations médiatico-communicationnelles, en revanche la vie et l’oeuvre du magicien Hirst -l’homme qui transforme l’art en diamants- nourrissent depuis fort longtemps déjà les tabloïds de la presse people londonienne.

Réunissant les pièces de ses amis -Koons, Bacon, Richard Prince ou Murakami entre autres de ses bankable confrères en art- Hirst a donc prévu pour 2014 l’ouverture de son musée dans Vauxhall en plein centre de Londres, un musée à sa propre gloire et à celle de ses camarades, confié au cabinet d’architectes Caruso St John.

Une annonce qui tombe à point pour communiquer sur l’imminence de sa prochaine rétro à la tate Modern le 4 avril prochain. Longue vie à Damien Hirst et à ses noces de diamant avec l’art contemporain !

Ludivine Michel

Visuel : Damien Hirst / For the love of god 2008 / Copyright Damien Hirst 2008