INFERNO

RENCONTRES INTERNATIONALES DE LA PHOTOGRAPHIE : « Arles in Black » / du 1er juillet au 22 septembre 2013.

Copieux programme aux RIP 2013, dont une section toute en noir et blanc intitulée « Arles in Black », montée par Jean-François Hebel. Ces 44e rencontres s’annoncent très riches, avec quelques stars de gros calibre comme Hiroshi Sugimoto, Wolfgnang Tillmans, Pieter Hugo et même Giuseppe Penone (!)…

Outre « Arles in black », qui réunit une palette d’artistes utilisant cette bichromie si peu au goût des jeunes photographes d’aujourd’hui, on notera une importante présence Sud-Africaine, avec entre autres Zanele Muholi et Pieter Hugo, mais aussi d’autres sélections, dans un parcours comme toujours très (trop ?) éclaté et éclectique, de grands artistes comme Alfredo Jaar, Lee Ufan, Miguel Angel-Rojas, Thabiso Sekgala…

Et deux studios de ville exotiques, aux accents poétiques : le Studio Fouad de Beyrouth et le Studio Van Leo du Caire… Une manière ludique d’approcher la photographie du quotidien à travers la pratique de ces témoins primordiaux de la réalité de ces grandes métropoles… Et la caution « lambda » branchouille du Festival ?

Le problème néanmoins résidant comme toujours avec les RIP depuis qu’elles existent, dans cette volonté de tout montrer, sans hiérarchie ni véritable projet programmatique, du photo-journalisme banal et chiant au travail de véritables artistes de la photo, en passant par l’inepte et anachronique sélection de photographes fashion, avec de jolies minettes à moitié dénudées, ce qui, n’en doutons pas réjouit la fraction beauf du public des Rencontres… Sans parler de l’inconfort à cheminer sous un soleil de plomb jusqu’aux ateliers SNCF et la cherté des expositions.

50 expositions constituent le programme de ces 44e rencontres, plus un nombre tout aussi considérable de stages (le bizness des Rencontres) et de débats, le tout (plutôt bien) subventionné par des partenaires dont la photo est certainement le cadet des soucis, type les multinationales BMW ou SFR. Mais bon, faut bien alimenter…

« La vocation des Rencontres, c’est d’être un festival qui présente la réalité internationale, c’est pour ça qu’on s’est donné cette liberté avec un titre en anglais », dit François Hébel. Certes… A voir et à déguster tout de même dans toute la ville d’Arles à partir du 1er juillet.

Marc Roudier

http://www.rencontres-arles.com

Photo copyright Pieter Hugo