TRIBUNE : LE SCIENTISME DE GAUCHE, L’ACCELERATIONNISME, LA CULTURE

LA TRIBUNE de Yann Ricordel : Le scientisme de gauche, l’accélérationnisme, la culture

Bien que notre nouveau Président ne se soit pas encore exprimé de manière tranchée sur la « révolution des NBIC », et comme on l’entend dire, comme l’expression claire de ce que beaucoup sans doute soupçonne tout bas, et si l’on veut bien fouiller les blogs d’agitateurs de gauche et autres tireurs isolés, Emmanuel Macron a tout du candidat, d’abord de la globalisation, c’est une évidence et il ne s’en cache pas, mais également du transhumanisme, cet idéalisme en habits neufs entre autre porté, d’une manière qui ne surprendra que ceux qui décidément ne connaissent rien à l’histoire, par un certain « scientisme de gauche » de longue tradition. Vu sous cet angle et en sacrifiant au déterminisme historique, au finalisme de la gauche scientiste, Emmanuel Macron est bel est bien pour François Hollande le successeur logique.

Sur un site traitant de l’actualité de l’art soutenu par l’institution, il s’agit de bien voir ce qui s’est tramé un peu avant l’arrivée d’Emmanuel Macron, et d’ainsi envisager ce que nous prépare l’avenir en matière de culture administrée, principalement en ce qui concerne les arts plastiques. Certains d’entre vous se souviennent peut-être d’une vogue de l’accélérationnisme, qui salue les NTIC et autres NBIC misent au service d’une modernité alternative qui serait le grand œuvre final de « la Gauche » transnationale et transhistorique, qui a traversé le milieu de l’art contemporain de manière qu’on pourrait croire anodine, principalement à travers des articles et entretiens (avec Laurent de Sutter, notamment, éditeur du recueil Accélération ! En 2016) d’Ingrid Luquet-Gad dans Les Inrockuptibles. En célébrant de jeunes artistes fascinés par les visions du futur des auteurs de science-fiction des années 70-80, est-ce qu’on ne tente pas de reproduire ici le tour de force de Nicolas Bourriaud qui apporta sur un plateau au Ministère de la culture l’ « idée neuve » (on parlerait plutôt aujourd’hui d’ « innovation ») qui allait permettre à l’institution de se régénérer pour de longues années, qui pour les artistes non soutenus par cette dernière furent des années de plomb dont ils ne sont peut-être pas tous sortis ? L’idée neuve qui permettra à ceux qui sont en bonne place d’y rester, d’en trouver une pour ceux qui récite ce nouveau catéchisme avec une docilité satisfaisante ?

Yann Ricordel

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