INFERNO

Dominique Bagouet (1951 – 1992) : Une empreinte au présent / Hommage à Dominique Bagouet / Montpellier Danse /du 3 au 9 Décembre 2012 .

20 ans après sa disparition, Montpellier Danse rend hommages et rencontres autour de l’œuvre et de l’héritage d’un des chorégraphes les plus emblématiques de la Nouvelle Danse française.

« Les artistes qui disparaissent, qu’est ce qu’il en reste ? »

C’est la question que pose Jean-Paul Montanari, directeur de Montpellier Danse, autour de l’œuvre révolutionnaire de Dominique Bagouet. Pour tenter d’y répondre, il invite différents artistes, professeurs, chercheurs ou journalistes et surtout le public, qui devrait répondre en masse, dans les terres du chorégraphe et se déplacer pour les différentes propositions.

Dominique Bagouet disparaît il y a vingt ans, quelques mois seulement après la déclaration de sa maladie. Il laisse derrière lui une œuvre immense qui influencera toute une génération de danseurs. Il aura aussi permis à la danse de s’implanter durablement sur Montpellier, dans son centre-ville. « Georges Frêche voulait un complexe culturel sur le domaine de Grammont, (NDLR : situé en bordure de la ville, entre les champs de vignes). Il y avait donc la volonté de créer un nouveau Centre Chorégraphique, à côté du Zénith et du Centre Dramatique (un ancien Chai). Bagouet ne voulait pas sortir du centre-ville pour laisser la danse contemporaine près des gens. » Explique Montanari. Bagouet laissera aussi orphelin une compagnie, qui formera les Carnets Bagouet, mausolée voué à perpétuer sa mémoire.

Toute la semaine du 3 au 9 Décembre s’enchaineront films, spectacles, conférences et flashmob :

• du Lundi au Jeudi seront diffusés toutes une série de documentaires dont Ribatz, Ribatz ! ou le grain du temps, documentaire d’Anne Abeille sur la complexité de retrouver une œuvre, reconstruite par les danseurs vingt-cinq ans après sa création. Comment on reconstitue une danse quand elle a été oubliée ? Comment on fait techniquement, de façon pratique, pour retrouver la danse ?

• La classe de danse contemporaine du Conservatoire de Montpellier, initiée par Jean-Pierre Alvarez (ancien danseur de la Cie Bagouet) ainsi que les classes du Conservatoire de Paris, sous la houlette de Priscilla Danton, présenteront un programme qui tire des duos et trios de l’œuvre de Bagouet Samedi 8 décembre à 18h.

• Jean-Pierre Alvarez donnera aussi toute une série d’ateliers de pratique qui auront pour but d’apprendre de tous petits extraits des œuvres. Plusieurs séances notamment Mercredi 5 décembre à 18h.

• Samedi 8 décembre à 17h, aura lieu la conférence d’Anne Abeille, ancienne assistante de Dominique Bagouet et maintenant responsable du « pôle documentation » des Carnets Bagouet, sur les archives des extraits des studios Bagouet.

• Flash mob : 12 villes de France vont faire un flash mob, une petite séquence de sept minutes issue d’un montage de chorégraphies, en même temps dimanche à 11h.. Tous à vos webcam et téléphones portables pour immortaliser l’évènement en multi-diffusion.

• « En 97, le Festival de Montpellier Danse fait une nuit du cinéma au couvent des Ursulines sur Bagouet. Raimund Hoghe regarde toute la nuit, perché sur le bastingage du couvent. Le matin nous nous sommes regardés, nous avions compris. » explique Jean-Paul Montanari lors de la conférence de presse. De là, en sort le spectacle Si je meurs laissez le balcon ouvert qui est une création inspirée de l’esthétique de Bagouet. Mathilde Monnier sera sur scène. Une des danseuses ne pouvait pas faire la pièce, deux jours de répétitions et le rôle est repris. « La mémoire des gestes vient surtout de la bande son mais aussi de l’univers de Bagouet. Les danseurs sont des animaux mimétiques, on capte en regardant. Je suis rentrée dans cette pièce comme on rentre dans un habit qui vous va tellement bien. »

• Vendredi 7 décembre à 18h, Montpellier Danse propose aussi une conférence sur La Recherche contre le VIH et le sida : nouvelles avancées à Montpellier. Montanari s’explique : « Dominique Baguouet est mort du Sida. 20 ans après sa mort, j’ai lu dans la presse que des chercheurs de Montpellier avançaient sur des choses importantes en ce qui concerne le sida. J’ai trouvé nécessaire qu’on en parle, même si c’est assez inhabituel ». Montpellier, ville de médecine puiqu’Hélène Mandroux, médecin dans le civil et maire de Montpellier veut y construire la future cité Hypocrate, immense pôle ludique et de recherche voué au corps humain). Monsef Benkirane, directeur de recherche au CNRS de compléter : « Il faut le dire, il faut le savoir, car on s’aperçoit que si la maladie est déterminée très très tôt, avec la tri-thérapie on peut faire des choses superbes. Mais la tri-thérapie ne permet pas de guérir. Avec les moyens qu’on a aujourd’hui, pour traiter un patient il faut 70 ans, ce qui est impossible à cause des effets secondaires. On s’aperçoit que chez les 15-25, la maladie augmente. Au début de la tri-thérapie c’est 20 médicaments avec un virus qui s’adapte à nous, qui s’adapte à la thérapie. Il faut rester vigilent, même si les techniques progressent ».

• Pour faire un petit pas de côté, Gérard Mayen, journaliste et critique de danse, donnera deux conférences – rencontres sur la question de la mémoire. « Il ne pas confondre la question de la mémoire de la question de l’entretiens du répertoire. »

Bruno Paternot

Carnets Bagouets : http://www.lescarnetsbagouet.org/
Montpellier Danse : http://www.montpellierdanse.com/

Le programme complet des manifestations : http://www.montpellierdanse.com/index.php?page=shop.product_details&flypage=flypage.tpl&product_id=1284&category_id=17&option=com_virtuemart&Itemid=81&lang=fr&vmcchk=1&Itemid=81

INFERNO suivra les moments forts de cette rétrospective au présent, résolument tournée vers le futur de la danse de Dominique Bagouet.