INFERNO

 » L’Avenir  » – Clément Bondu – TCI, Théâtre de la cité internationale, Paris – Jusqu’au 19 novembre 2019.

Lucky electro. C’est un grand jeune homme aux jambes toutes fines, qui les mains dans les poches, à cheval sur un nuage de fumée, te transporte dans un autre monde, à partir de la gare d’austerlitz.

Cowboy sans monture, voyageur interstellaire, son récit couché sur la vague des sons électroniques qui gravitent autour de lui l’enveloppant et le portent, nous transportent, évoque les nouveau tziganes, les routes migratoires réelles et imaginaires.

Clément Bondu est d’abord voyageur et auteur, ex chanteur de rock, comédien. Pour lui un texte n’est jamais fini, celui qu’il nous donne à entendre a été élaboré sur une période de dix ans peaufiné dans une chambre d’hôtel hongroise, en perpétuelle mutation. Clément Bondu est une sorte de baladin moderne,
qui compose, humant l’arrivée des premiers réfugiés marchant sur les routes des Balkans.

Clément Bondu est un instinctif, un intuitif. Les rapprochements, les parallèles qu’il construit, peu importe pourquoi il les ressent, il viennent à lui d’abord poétiquement et après il s’appercoit qu’ils font sens.

Nonchalamment, en surfant sur la vague d’une note, il traine avec lui la cohorte des sans abris, des sans famille, des errants. Belle traversée onirique et hypnotique car Clément Bondu ne veut pas de montagnes russes, d’effets orgasmique, non, juste se reposer sur une vaste plaine infinie, chevaucher jusqu’au bout de l’horizon d’un pas sûr, égal, jusqu’à l’étourdissement où l’envol suffira pour y allonger son texte ou sa transe, c’est selon.

Apocalyptique science fictionnelle. Trajectoire poétique à déguster au théâtre de la cité internationale jusqu’au 19 Novembre.

Claire Denieul

Image Matthieu Edet