NOVART 2015 : ENTRE TRANSITION, EXCELLENCES ET DECOUVERTES
Festival International Novart 2015, Bordeaux-métropole du 3 au 23 octobre 2015.
Festival Novart 2015 : Entre transition, excellences et découvertes,
l’amorce d’un vent nouveau
Pour la dernière édition sous cette forme (puisque l’an prochain Sylvie Violan, nouvelle directrice de ce festival européen – labélisé EFFE – regroupant une vingtaine de propositions internationales et dix spectacles « made in aquitaine », aura pour défi d’organiser un événement d’une plus grande ampleur encore), la toute jeune Bordeaux-Métropole et son premier édile, principal financeur de l’opération, peaufinent leur ambition de se hisser dès 2016 à la hauteur des autres « capitales » culturelles européennes.
« Résolument pluridisciplinaire – Profondément humaniste – Ouvertement international – Audacieusement transversal », selon les vœux de sa directrice, le festival réparti dans de nombreux lieux de l’agglomération, s’est doté d’un QG artistique et festif (La Voiture qui tombe, ancien marché – bien connu des Bordelais – conservé dans son jus avec son parking en terrasse et son auto en équilibre au-dessus du vide surplombant le boulevard) ouvert à tous, sorte de poumon convivial de ces trois semaines d’effervescence automnale.
Aussi est-il difficile de rendre compte de cette profusion de propositions par un classement qui ne pourrait qu’être arbitraire. En effet chaque spectacle répondant à plusieurs critères mériterait, « à plus d’un titre », d’être cité plusieurs fois. Donc, de manière très aléatoire, ce bouillon de culture artistique ne peut être évoqué qu’au travers d’une vue kaléidoscopique qui en révèle les ingrédients en perpétuel mouvement.
D’abord la pluralité des pays « étrangers » invités (Etats-Unis avec Redball Bordeaux de Kurt Perschke, Corée avec Dancing Grandmothers d’Eun-Me Ahn « la Pina Bausch de Séoul », Canada avec Le Noshow d’Alexandre Fecteau, Grèce avec Still Life de Dimitris Papaioannou, Mexique avec Banos Roma d’El teato Linea de Sombra, Argentine avec Dynamo de Claudio Tolcachir, Suisse avec Sound of Music de Yan Duyvendak avec Olivier Dubois, Bénin avec Egoungoun de Tinbox, Belgique avec A Game of You de Ontroerend Goed, etc.) que côtoient les créations aquitaines (Lorenzaccio de Catherine Marnas, Primitifs de Michel Schweizer, Cinérama d’Opéra Pagaï, Paysages Nomades de Monique Garcia, Banquets littéraires des Bâtards Dorés, du Collectif Os’o, de La Tierce, etc.).
Ensuite la pluralité des formes et des disciplines (Chorégraphies : Pneuma de Carolyn Carlson, Archive de l’Israélien Arkadi Zaides ; Musique : The Rileys de Terry et Gyan Rileys, Illuminations de la Cie Eclats, Youth Orchestra of Caracas de Dietrich Paredes; Théâtre : Nord de la Cie La Nageuse au Piano, Suite n°2 de l’Encyclopédie de la parole ; Cirque : Bianco de Nofit State Circus , A corps perdu de Bivouac Compagnie ; Installation et Performance : Le Tarot et La Poésie d’Alejandro Jodorowsky, Le DJ qui donnait trop d’information de Pme-Art ; Banquets Littéraires ).
Enfin la pluralité des lieux (une vingtaine), tissant une toile couvrant le territoire de la métropole bordelaise, et des jauges proposées (de deux spectateurs pour les fauteuils bulle des Paysages Nomades à la grande salle Vitez du TnBA).
C’est dans cette diversité « brouillonne », bouillonnante ou foisonnante (selon les goûts), éclatée en tous lieux, en toutes formes, et en toutes disciplines que réside l’indiscipline créatrice de l’événement réservant de (très) bonnes surprises à côté de plus attendues (Cf. articles à suivre…). Car Novart, ce n’est pas (uniquement) une affaire de stars internationales reconnues pour l’excellence de leur proposition artistique (Alejandro Jodorowsky, Kurt Perschke, Carolyn Carlson, Terry Riley, Dimitris Papaioannou, Olivier Dubois, Eun-Me Ahn), mais c’est aussi, et tout autant, un vivier de créateurs indociles, à l’imaginaire débordant.
Yves Kafka
Dinamo de Claudio Tolcachir / Photo Festival d’Avignon