JAN FABRE DE BIC ET DE VERRE

fabrebxl7

Jan Fabre – « L’Heure Sauvage » – 9 janvier – 22 février 2020 – Galerie Templon Bruxelles.

Jan Fabre – plasticien, auteur et artiste de théâtre – est de retour dans la capitale de sa patrie pour offrir une immersion dans les profondeurs de « L’Heure Sauvage » et les vanités d’aujourd’hui.

Jan Fabre est considéré comme l’une des figures les plus importantes et innovantes de la scène internationale de l’art contemporain. Artiste radical dont les œuvres ont souvent déclenché des réponses passionnées, Jan Fabre a eu sa propre «période bleue» dans les années 1980, centrée sur le stylo à bille, son matériau alors préféré, avec lequel il a méticuleusement recouvert de grandes étendues de papier pour créer son métaphorique et tourmenté dessins. En 1988, à l’âge de 30 ans, Fabre se retrouve à Berlin, passant des nuits blanches à dessiner, colorier et frotter de manière obsessionnelle une cosmogonie entière mettant en vedette des tornades, des cyclones, des vagues géantes et des tempêtes. Le bleu métallique très distinctif de son stylo jetable forme des paysages fascinants, leurs détails si denses et intenses qu’ils semblent presque déchirer le papier. Chaque dessin apparaît ainsi comme l’apogée d’une performance individuelle,

Le jeune artiste, sans le sou à l’époque, a vendu toute la série à un généreux mécène. Les dessins sont restés enroulés, intacts et oubliés pendant 30 ans. Récemment dénichés, ils sont désormais exposés pour la première fois au public, emmenant le spectateur dans un voyage déconcertant à travers la genèse de l’imagination de Jan Fabre.

Ces dernières années, Jan Fabre est revenu à l’encre à bille bleue. Les amateurs de cette technique artistique pourront également voir « Le regard en dedans (L’Heure Bleue »), une installation permanente créée en 2011-2013 pour l’escalier royal du Musée Oldmasters aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, à quelques pas de l’espace bruxellois de la Galerie Templon .

Le titre de l’exposition, « L’Heure Sauvage », fait référence à « The Hour Blue » défini par l’entomologiste Jean-Henri Fabre. Il évoque ce bref moment de silence où la Nature attend l’aube avec un souffle retenu; un moment fondamental mais éphémère où la vie est suspendue entre deux mondes, la nuit et le jour, dans une obscurité envoûtante qui résonne dans les œuvres métalliques de l’artiste avec leur subtile suggestion de courbes.

L’encre bleue devient une peau qui cache et révèle à la fois, réfléchissant la lumière comme un miroir ou enveloppant le point de vue. Avec ses nouvelles sculptures en verre de Murano, Fabre recouvre les crânes humains d’empreintes de mains tachées d’encre. Les crânes agissent comme un miroir, nous donnant une vision troublante de notre propre mortalité. Comme d’étranges fétiches – vanités ou autoportraits? – ils sont piégés sous des squelettes d’animaux: des oiseaux, des rongeurs et une faune entière que l’on imagine survivre à la race humaine mais déjà décimée.

En réunissant ces dessins de 1988 avec ses sculptures de 2018, Jan Fabre a créé – peut-être involontairement – une collision troublante entre ses préoccupations artistiques, fasciné comme il l’est par les limites de la nature humaine et de la catharsis, et nos préoccupations contemporaines concernant les menaces environnementales et l’extinction massive. . Les dessins de Berlin sont donc prémonitoires, donnant aux œuvres de Jan Fabre une dimension encore plus apocalyptique en explorant le monde animal – avec ses coléoptères et ses animaux en peluche – ainsi que la condition humaine.

Né en 1958, Jan Fabre vit et travaille à Anvers. Il est un écrivain et dessinateur invétéré de nuit, créant des sculptures et des installations qui abordent des sujets récurrents, notamment la métamorphose, le dialogue entre l’art et la science, le rapport de l’humanité à la nature et l’artiste en tant que guerrier de la beauté. Parmi les expositions récentes et remarquables de son travail, citons une rétrospective au Louvre (2008) et des expositions personnelles au Kunsthistorisches Museum de Vienne, au Musée d’Art Moderne de St Etienne et au Musée Kröller-Müller aux Pays-Bas (2011), MAXXI à Rome, Palazzo Vecchio, Piazza della Signoria, Forte Belvedere à Florence, Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg (2016) et Fondation Maeght à Saint Paul de Vence (2018). Le Musée des Beaux-Arts d’Arras présentera une exposition de son œuvre du 2 mars au 4 mai 2020. Quatre de l’artiste ‘Hommage à un esprit libre sera inauguré à la Fondation HELENIS GGL à Montpellier le 13 mars 2020. Pour l’actualité sur Jan Fabre: Instagram et Facebook.

fabrebxl1fabrebxl2fabrebxl3fabrebxl4fabrebxl6

Images: 1, 4&5 : « Berlin / Tornado’s » – série, 1988 – stylo bille bic sur papier – 2,3 &6 : skull with Black Winged Stilt, 2018 – encre bic bleue, verre de Murano, acier inox – copyright the artist

Laisser un commentaire

  • Mots-clefs

    Art Art Bruxelles Art New York Art Paris Art Venise Biennale de Venise Centre Pompidou Danse Festival d'Automne Festival d'Avignon Festivals La Biennale Musiques Palais de Tokyo Performance Photographie Théâtre Tribune
  • Archives