MONTPELLIER DANSE 2012 : UNE 32e EDITION POLITIQUEMENT (TRES) CORRECTE…

Posted by marcroudier on 22 juin 2012 · Laissez un commentaire

MONTPELLIER DANSE / Du 22 juin au 7 juillet 2012.

Le Festival Montpellier Danse ouvre ce vendredi 22 juin sur un programme assez dense, avec son lot hélas habituel d’incohérences et d’effets de mode. Jusqu’au 7 juillet, le festival propose un savant dosage de découvertes et de « stars » de la scène chorégraphique. Ce rendez-vous désormais incontournable ne déroge pas à la « philosophie » à laquelle il nous a habitués. Une 32e édition (déjà !), qui devrait à peu près satisfaire tous les publics, telle apparaît la ligne directrice de cette programmation 2012, qui, rassurons-nous, ne révolutionnera rien.

A l’affiche, les « marronniers » habituels, dont ce Sidi Larbi Cherkaoui décidément en cour, présent dans toutes les manifestations de la discipline, on se demande bien pourquoi (également à Avignon en juillet, les festivals mutualisent leurs frais…). Un fait du prince, certainement. Mathilde Monnier, charmante et historique locale, en est forcément aussi, rien de plus logique, et franchement son travail tient largement l’affiche de cette édition 2012. En revanche, en accord avec l’intitulé racoleur de la manifestation, « Un goût de la Méditerranée« , Jean-Paul Montanori est allé chercher dans le « terreau fertile » des post-révolutions arabes, où Hip-Hop et autres friandises folklorisantes et putassières sont devenus les ferments d’une « nouvelle danse », à l’identité politique et « l’altérité identitaire » hissées en étendard. Certainement une séquelle de l’ère ministérielle du détestable sarkosysme, dont le très consensuel Frédéric Mitterrand se faisait le chantre. Bref, surtout l’alibi « politique » à un effet de mode, qui, à défaut de produire de bons spectacles, permet au moins l’affichage de bons sentiments.

Le pire, nous l’avons vécu pas plus tard que ce 20 juin dernier à Uzès, où par souci de « décentralisation » du festival montpelliérain, Uzès Danse avait programmé (ou s’était laissé imposer par la Région LR, plutôt), le consternant My Pogo de Fabrice Ramalingom, en prélude à Montpellier Danse. Un truc affligeant de vacuité, tout juste digne d’un travail de fin de cycle d’une classe de première année de conservatoire. Un exercice sans chair ni idées, ni même métrique digne de ce nom. En fait un catalogue « vivant » de poncifs de la danse des 80’s et 90’s, et la preuve par neuf qu’un danseur à peu près correct ne fera jamais un bon chorégraphe. Mais, bon, Ramalingom est ici chez lui, une « gloire » locale quoi, et sa dévotion au regretté Bagouet qui l’a formé est touchante…

Heureusement, l’excellent Andrés Marín est lui aussi de la partie, dont il ne faudra pas rater le flamenco au compas éblouissant. Tout comme les non moins brillants William Forsythe, Saburo Teshigawara, Abbas Kiarostami et Germana Civera, ou encore Danya Hammoud, Hormuz Kéy, Sylvain Bouillet, Raimund Hoghe, Matthieu Hocquemiller, Scott Heron, qu’il faudra aller découvrir si ce n’est déjà fait…

Marc Roudier

MONTPELLIER DANSE / Du 22 juin au 7 juillet 2012 / Montpellier / Site : http://www.montpellierdanse.com/

Visuel : La chorégraphe Germana Civera