MICHEL JOURNIAC AUX ARCHIVES NATIONALES : DERNIERS JOURS !

NKS_0375_LT

Michel Journiac / Archives nationales / jusqu’au 3 novembre 2014.

Derniers jours pour l’exposition Michel Journiac aux Archives Nationales.

Né 1935, Michel Journiac étudie la théologie dans l’intention de devenir prêtre. Retrouvée il y a peu dans ses archives personnelles et publiée dans ses Ecrits édités par l’ENSBA en 2013, sa « Lettre de Damas » expose les raisons de son renoncement au sacerdoce : une incompatibilité entre son homosexualité et la Loi Naturelle défendue par l’Eglise. « Comme André Gide, comme Nietzsche et plus tard Sartre, l’art me libérait de la nature et me permettait de m’accepter tel que j’étais » écrit-il.

Les inquiétudes de Journiac lui font également s’intéresser aux écrits de Sigmund Freud : « si ce malade avait pris conscience de lui-même en découvrant sa perversion, si celle-ci était le point de départ qui remettait en question son passé, avait orienté sa vie et sa pensée, n’étaient-ce pas sa personnalité, sa conscience qui étaient, elles aussi, malades, perverties ? En ce cas c’était lui refuser toute possibilité d’être moral ». (source : Lettre de Damas, 1962).

En devenant enseignant à l’UER d’arts plastiques de l’université de Saint Charles, Michel Journiac rejoint des penseurs socialement engagés dans la défense et la transmission d’une pensée libre comme Gilles Deleuze et Michel Foucault. Oedipus Rex se réfère au Complexe d’ Oedipe, concept à partir duquel Freud analyse les devenirs subjectifs de la libido, du rapport à l’autre et du genre à l’aune du triangle familial formé par le père, la mère et l’enfant. La portée profondément subversive d’Oedipus Rex résonne avec les théories de Gilles Deleuze et Félix Guattari à ce sujet, éditées en 1972 dans l’Anti-OEdipe. Selon eux l’hypothèse freudienne « rabat le désir sur des coordonnées familiales » et réduit la sexualité « au sale petit secret familial » (source : Gilles Deleuze, Pourparlers, 1980). Elle définit l’homosexualité comme une perversion. Cette oeuvre, comme toutes les autres réalisées par Michel Journiac, désamorce avec force, générosité et humour iconoclaste les formes d’autorités culpabilisantes qui répriment le désir et justifient les violences sociales.

Marguerite Pilven,
Paris octobre 2014

Visuel : Michel Journiac, Oedipus rex, 1984 © Gregory Copite – Courtesy Galerie Patricia Dorfmann, Paris

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