ANNE-SARAH LE MEUR, « ROSE APOTHEOSE »: TROUBLE DE LA PERCEPTION

Rose Apothéose, une exposition d’Anne-Sarah Le Meur, Galerie Charlot Paris – Jusqu’au 2 février 2019.

Anne-Sarah Le Meur développe un intérêt pour la lumière et la couleur. Elle s’intéresse à la perception qui nous échappe. Son travail oscille entre art numérique et picturalité. Pour sa quatrième exposition à la galerie Charlot, Rose Apothéose, l’artiste réunit tirages, vidéos et œuvres génératives.

Connue pour ses œuvres aux fonds noirs intenses, Anne-Sarah Le Meur nous invite à découvre la richesse de la couleur rose. Elle lui est apparue à la suite d’un changement de couleur de fond dans son œuvre programmée. Du rouge, le rose a surgi, accompagné de nouveaux rapports de couleurs. L’outil numérique permet à cette artiste de faire varier différents paramètres pour ouvrir un champ quasi-infini de possibles. Elle « joue sur les engrenages pour moduler les phénomènes d’apparition et de disparition de la couleur ». De ces changements naissent des effets d’ondulations, de surfaces plissées.

Rose Apothéose propose un va-et-vient d’ouvertures et de fermetures d’un espace de lumière. Une forme circulaire apparaît et disparaît, se fond dans l’espace. Des passages d’une couleur grise viennent rencontrer les couleurs vives et les transforment. De ces déplacements apparaît une sensation de flou. Le rythme de variations de couleurs conduit à une envie de saisir un instant. Au spectateur d’être pris et captivé par un mouvement permanent.

Des tirages, captations d’images de son œuvre générative, jouent sur un trouble de notre perception de l’espace. Le papier satiné apporte une certaine douceur à l’image. Une ambiguïté entre une sensation de microcosme et de macrocosme se révèle. Ces images font écho à des « peintures en mouvement ». Selon les couleurs choisies, la limite entre le cadre et la forme varie, d’un fort contraste jusqu’à un flottement entre les bords. Rosespose_075 évoque un paysage, une rencontre entre deux couleurs qui donnent naissance à une autre. L’accrochage de ses tirages répond au mouvement de son œuvre générative.

Anne-Sarah Le Meur déploie de multiples variations de couleurs et de formes. Elle trouve dans l’art numérique une manière de peindre et d’explorer les changements chromatiques. Chaque arrêt, enregistrement d’une image l’amène à percevoir autrement son œuvre générative. Son processus créatif est un travail sur l’infinité des transformations.

Au sous-sol, l’expérience d’un rythme, d’un déplacement et des variations des couleurs se fait d’autant plus grande avec la projection de Vermille – version 3, (2018).

Un triptyque d’images en mouvement enregistrées en vidéos conduit le spectateur à s’interroger sur les liens qui les unissent. En les regardant ensemble, une impression d’une circulation surgit. Ces trois vidéos sont des enregistrements différents de la même pièce. Anne-Sarah Le Meur crée, par cet ensemble, un effet de trouble de notre sensation du temps.

Vidéos et images fixes invitent le spectateur à inventer diverses connexions et à imaginer des passages, transitions possibles.

Un finissage aura lieu le jeudi 24 janvier, de 19h à 21h. À cette occasion sera présenté un livret sur l’exposition.

Prolongement de l’exposition jusqu’au 2 février 2019.

Pauline Lisowski

Images copyright the artist

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