AVEC « PHUSIS », ODONCHIMEG DAVAADORJ CARESSE LA LUNE

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« Phusis », Odonchimeg Davaadorj – Galerie Backslash, Paris – Jusqu’au 17 avril 2021

Pour sa seconde exposition personnelle à la galerie Backslash, Odonchimeg Davaadorj propose une mise en espace de ses dessins, aquarelles pour nous inviter à renouer avec le vivant et la nature. Elle agrandit sa palette colorée et crée des métamorphoses entre homme et animal. Son installation de dessins découpés reliés par des fils rouges, symbole de la vie, est encadrée par un rideau rouge, devenant ainsi décor de scène de théâtre. « Je cherche à dire le lien qui nous unit et à exprimer que tout ce qui se passe sur la terre est lié » explique l’artiste. Les dessins de personnages, de figures hybrides, de faune et de flore conduisent vers d’autres. Tous ces êtres sont reliés dans les œuvres de l’artiste.

Plus loin, des dessins de visages, installés au mur, dans la montée d’escalier, en rythme, nous indiquent le chemin vers les autres œuvres aux couleurs intenses.

L’artiste met en évidence la puissance des plantes toxiques et nos comportements envers elles. Son installation Baisers toxiques réalisée à partir d’aquarelles nous incitent à découvrir des figures humaines cachées qui s’embrassent. Cette œuvre tend à nous faire prendre conscience que la relation de l’homme avec la nature peut être toxique.

Engagée dans le courant éco-féministe dans son œuvre et dans sa vie, l’artiste crée des dessins et des installations qui expriment des possibles manières de vivre ensemble. Ses œuvres suggèrent des déplacements possibles entre les individus et la puissance des liens qui nous réunissent.

Dans ses peintures sur toile, les couleurs chaudes font écho à la lumière du feu, à des rituels et au coucher de soleil. Ses œuvres suggèrent un sentiment mélancolique. « Je m’interroge sur ce que les hommes pensent de la nature dans l’avenir. Est-ce qu’ils rêvent, sont-ils morts et une autre vie se prolonge ? » précise l’artiste. Ses œuvres nous mènent à croire que nous gardons en nous une forme d’espoir et tentons de préserver une certaine beauté de la nature.

Elle crée des œuvres qui se transforment en douceur. Les pages de ses livres d’artistes au mur sont régulièrement tournées. Ils dévoilent des hommes plantes, des êtres hybrides qui vivent en harmonie avec la nature.

Odonchimeg Davaadorj interroge l’immigration et notre relation à la nature. Ses œuvres ambiguës sont quelque peu dérangeantes tout en exprimant l’union entre les êtres vivants. « J’aime l’idée que cela ne soit pas totalement maîtrisé » revendique l’artiste.

Sa vidéo matérialise un rêve, celui de caresser la lune. Elle témoigne de sa tendresse pour les éléments de la nature.

Dans ses dessins, ses figures humaines n’ont pas d’identité apparente. L’artiste plasticienne propose un nouveau regard sur nos manières de vivre avec les plantes et les animaux. Ses œuvres sensibles nous invitent à regarder la nature avec une plus grande attention ainsi qu’à prendre conscience des dérèglements qu’elle subit depuis des années. Chaque œuvre de l’exposition nous guide vers une autre. L’artiste crée ici une forme d’art total tout en revendiquant la possibilité de créer des mouvements, des légères actions entre ses travaux artistiques.

Pauline Lisowski

Née en 1990, Odonchimeg Davaadorj est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure de Paris-Cergy. Son travail a été montré à la Galerie Premier Regard et au Salon de Montrouge en 2018, aux différentes éditons de Salo, au CAC Meymac et au Transpalette, à la Gallery 976 d’Oulan-Bator ou encore à San Francisco, à Beyrouth et à La Fondation Hermès La Verrière à Bruxelles.
En 2013, elle a réalisé une performance au Palais de Tokyo. Elle est lauréate de plusieurs prix, dont celui de l’ADAGP du Salon de Montrouge.
Odonchimeg Davaadorj est nommée au prix Drawing Now 2021. En 2020, son travail devait être exposé aux Parkview Museums de Singapour puis de Pékin (annulation due à la pandémie). Elle est récemment intervenue dans la vitrine du CAC La Traverse à Alfortville.

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Images: vues de l’exposition galerie Backslash – crédit photo : Jérôme Michel – copyright the artist – Courtesy Backslash

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