LA BIENNALE DE VENISE AU SECOURS DES LIBRAIRIES ?
Venise et sa biennale 2013 vont-elles se transformer en tribune pour les libraires italiens (et européens) en voie de disparition ?
Un imposant collectif d’auteurs vient de publier un appel sous forme de manifeste, intitulé « Venice, City of Readers » (« Venise, cité de lecteurs »), afin de générer un mouvement destiné à défendre les librairies de la ville. Loin d’être épargné par la crise, le commerce italien du livre se retrouve dans une situation peu enviable, qui agite aujourd’hui la Sérénissime.
« Cette année, Venise risque de devenir la capitale européenne de l’Illettrisme. Les librairies continuent de fermer dans la ville historique. » Formules choc pour situation inquiétante : une centaine d’auteurs ont en tout cas souscrit au message délivré par le manifeste « Venice, City of Readers ». L’appel à la Biennale de Venise, la grande messe de l’art contemporain, sonne comme un dur rappel : les librairies indépendantes sont en effet éloignées des quartiers touristiques par les loyers prohibitifs, et ne profitent donc même pas des soudains afflux de touristes.
Et les auteurs entendent bien alpaguer, au passage de la Biennale, les pouvoirs publics ou même un mécène bien intentionné : « Au Conseil municipal de Venise, nous demandons que les librairies soient inscrites comme des commerces qui peuvent occuper les bâtiments publics. Aux organisations privées (comme Guggenheim, Pinault ou Prada, nous demandons philanthropie et collaborations culturelles pour soutenir le commerce de la librairie dans la ville. À la Biennale de Venise, nous demandons de l’aide pour mobiliser les milieux intellectuels et artistiques, et trouver de nouveaux moyens de soutenir le commerce local du livre. »
Mettant en avant le travail d’organisations comme Presìdi del libro et Forum del Libro, qui sensibilisent à la cause du livre et de la lecture, les auteurs demandent aux membres du Parlement de soutenir les actions de ces derniers par des actes politiques. À la ville et au conseil régional, ils suggèrent l’organisation d’évènements ponctuels au sein de célèbres monuments de la ville, histoire de mêler tourisme et culture.
L’intégralité de la pétition est disponible à cette adresse (http://www.thebookseller.com/news/authors-draw-manifesto-save-venices-bookshops.html), et se termine par une citation de l’américain Christopher Morley, extraite de Parnassus on Wheel (1917) : « Quand vous vendez un livre à quelqu’un, vous ne lui vendez pas seulement 12 onces de papier, de l’encre et de la colle, vous lui vendez une toute nouvelle vie. » Qui souscrit ?
(Sources : actualitté via The Bookseller)