« LA COMPLAINTE DU PROGRÈS », MRAC SERIGNAN

LA COMPLAINTE DU PROGRÈS / LUBAINA HIMID / IO BURGARD 3 expositions au MRAC Sérignan (34) – Commissariat : Sandra Patron – du 7 avril au 16 septembre 2018.

LA COMPLAINTE DU PROGRÈS
07.04 > 16.09.2018

L’exposition collective La Complainte du progrès se déroule au rez-de-chaussée du musée et rassemble les travaux de plus d’une trentaine d’artistes français et internationaux. Proposant un dialogue entre des œuvres historiques et des œuvres récentes de la génération dite post-internet, l’exposition orchestre un dialogue intergénérationnel autour de la question de la société de consommation, entre fascination, humour et regard critique.

Le titre de l’exposition est emprunté à la chanson du même nom de Boris Vian composée en 1956 au sortir de la seconde guerre mondiale. Avec cette chanson, s’augure pour le monde occidental la période des Trente Glorieuses, période de prospérité inédite marquée par une forte croissance économique et l’apparition de nouveaux produits de grande consommation qui révolutionnent les modes de vie.

Dans les années soixante, les artistes du Pop Art puis les Nouveaux Réalistes posent un regard critique sur notre société de consommation triomphante, où s’affiche l’idéologie d’un progrès économique et social à coups de spots publicitaires. Investissant le champ de notre quotidien, ces œuvres dévoilent, avec sérieux ou malice, la création d’une société individualiste qui érige la consommation – voire la surconsommation – en projet de société. Elles révèlent également, chez les artistes, une forme de jubilation dans l’emploi des matériaux issus de la production de masse et un goût de l’appropriation d’images issues du monde médiatique.

Dès les années 1980, des artistes s’emparent de ces problématiques dans un contexte renouvelé où la marchandisation s’amplifie sous les effets conjugués d’une domination des mass media et d’un développement technologique qui rend les échanges commerciaux toujours plus rapides. Ce sera le début de ce que nous appelons désormais le monde globalisé. Les artistes s’inspirent et détournent les mass media pour opérer une critique d’une société du spectacle devenue omnipotente qui véhicule des images et comportements stéréotypés issus du marketing.

Une génération actuelle renouvelle l’approche dans un monde complexe et ambigu, un monde digitalement modifié qui ne cesse de prôner la dématérialisation des flux de production et qui dans un même temps, crée des continents de déchets qui engorgent les abords de nos villes occidentales ou ceux des villes tentaculaires d’Inde ou de Chine. Ces artistes nous interrogent sur la façon dont cette réalité mouvante génère de nouveaux rapports physiques et psychologiques à la production/ consommation de biens matériels et modifie en profondeur notre pensée sur le monde. À l’image de la ritournelle de Boris Vian, ces artistes nous parlent de ce supplément d’âme qu’on accorde à nos objets connectés, et de la façon dont ces affects sont utilisés dans le champ économique. Explorant les nouveaux usages de production et de diffusion virtuelle des images, ils nous interrogent sur la façon dont nos sociétés glissent doucement mais sûrement de la société de consommation de masse à la société du contrôle généralisé de nos désirs.

Artistes exposés : Arman, Kader Attia, Richard Baquié, Valérie Belin, Camille Blatrix, Claude Closky, Sara Cwynar, François Daireaux, Fischli & Weiss, Raymond Hains, Camille Henrot, Lynn Hershman Leeson, Judith Hopf, Bernard Joisten, Matthieu Laurette, Justin Lieberman, Mimmo Rotella, Jean-Baptiste Sauvage, Lucie Stahl, Superflex, Jacques Villeglé, Andy Warhol, Tom Wesselmann, Stephen Willats.

Et aussi :
LUBAINA HIMID – GIFTS TO KINGS
07.04 > 16.09.2018

Artiste de 63 ans originaire de Tanzanie, Lubaina Himid questionne l’identité de la diaspora africaine et son invisibilité dans le champ social, politique et artistique. Elle s’est vu décerner le 5 décembre dernier le prestigieux Turner Prize qui récompense une œuvre d’art contemporain.

Cette importante exposition se déploiera sur plus de 450 m². L’artiste y poursuivra son travail sur la représentation des africains dans l’histoire de la peinture européenne. Dans une esthétique séduisante et colorée, où affleure constamment son intérêt pour le théâtre et la mise en scène, Lubaina Himid explorera ainsi la question de l’esclavage et du colonialisme à travers l’histoire de l’art.

LA PALMERAIE
IO BURGARD – LA BÊTE DANS LA JUNGLE

07.04 > 16.09.2018

Intitulée La Bête dans la jungle et présentée au sein de la Palmeraie, l’exposition d’Io Burgard (1987-) s’inspire de l’œuvre éponyme d’Henri James afin d’aborder la difficulté de l’homme à vivre ses rêves dans le réel. Bas-reliefs finement ciselés apposés à la surface du mur, dessins en résine translucide rehaussés d’un cadre en plâtre, sculptures molles qui semblent s’échapper du geste d’un dessinateur, ses œuvres semblent tout entières vouées à ce passage de la deuxième vers la troisième dimension, du dessin vers la sculpture, du fantasme vers le réel.

Image copyright Kader Attia

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