« COLOC » : FANNY DE CHAILLE AU TCI

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Fanny de Chaillé : « Coloc » / texte de Pierre Alferi / précédé du « Voyage d’hiver » de Georges Perec / Mise en scène Fanny de chaillé / TCI, Théâtre de la Cité internationale / 6 au 18 février 2014.

les spectateurs du Théâtre de la cité internationale connaissent bien désormais le travail de Fanny de chaillé : ils savent que l’essentiel de ses spectacles s’appuie sur des textes qu’elle manipule, reconstruit, réinvente parce qu’elle a besoin de voix pour produire du mouvement, parce qu’elle a le sentiment qu’on ne bouge jamais sans texte. parce qu’elle a l’impression, peut-être, que c’est le texte qui nous bouge, qui est le moteur ou la raison de nos gestes.Mais dans ce jeu d’échanges entre corps et voix que chacune de ses pièces organise, le langage à son tour gagne en matérialité, voire en corporalité : lui aussi s’épuise, rebondit, saute et s’effondre. Comme font les gens.

On sait peut-être moins que le poète pierre Alferi, en revanche, est mu par un même intérêt pour la physicalité du langage. dans Chercher une phrase, il pose que le langage cherche à rejoindre les choses : « la phrase met en rythme les choses. elle est une expérience. […] en inventant leur rythme, la phrase comme expérience retrouve les choses elles-mêmes. » Au mieux, donc, grâce au rythme, le langage devient matière. On pourrait dire que pour Alferi l’écriture consiste à inventer une bande-son du monde, une bande-son qui accompagne le monde et nous mette en sa présence. Une bande-son qui se métamorphose en matière et en gestes. le langage, autrement dit, est action : « comment les phrases en disant quelque chose font quelque chose. »

Il n’était certes pas écrit que pierre Alferi et Fanny de chaillé dussent se rencontrer. Mais, une fois la rencontre faite, on comprend qu’ils aient pu trouver ensemble un terrain d’entente et surtout de travail : le corps agissant du langage. « Coloc » est le résultat de leur collaboration. et si on parlait ensemble ? colloque. et si finalement on vivait aussi ensemble ? coloc – comme la langue doit vivre avec le corps, et inversement.

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