FESTIVAL FLAMENCO NÎMES 2018, DU BEAU MONDE ET UN ZESTE DE GITANITE

Festival Flamenco Nîmes – 26e édition – 11-20 janvier 2018 – divers lieux, Nîmes.

Du 11 au 20 Janvier 2018, le Théâtre de Nîmes, Scène conventionnée pour la danse contemporaine présente son habituel festival de Flamenco.

Habituel par ses spectateurs aficionados comme par ses fidélités aux artistes. Mais qu’importe les habitudes, quand elles sont à ce niveau de qualité et d’exigence. De Chaillot à l’Extremadura en passant par Séville, la ville de Nîmes s’inscrit dans l’univers mondial du Flamenco. Au XXIe siècle, la décentralisation française à bien perdu de son panache et Nîmes est une des rares ville à garder une importance mondiale dans un art.

Du concert acoustique au grand spectacle de danse, de la pointe de la recherche à la tradition (au folklore ?), il y en a pour tous les goûts. On regrette que les budgets ne suivent pas et ne permettent pas d’explorer à fond chaque forme. Pour le spectateur néophyte, il y a de quoi manger, déguster ou se goinfrer. En revanche, si on ne cherche que les artistes de la recherche ou de renouvellement, on reste un peu sur sa faim, ce qui n’était pas le cas pour l’édition des 25 ans, plus conséquente financièrement. Il nous manque trois jours et quelques lieux supplémentaires du théâtre du Periscope aux Arènes, rien n’est trop beau pour le Flamenco. Quand on voit que le flamenco contemporain est un art qui remplit les salles avec des thèmes et des formes au plus près du monde d’aujourd’hui, on ne peut que regretter que les collectivités régionales ne s’emparent pas de l’occasion de faire briller encore plus la ville de Nîmes. Qu’elle soit, certes un point d’exposition, mais aussi un laboratoire d’idées et d’exploration des formes.

Peu de femmes et peu de risques pour 2018. Évidemment, on ne s’ennuiera jamais mais on aura peu de chance de découvrir l’artiste émergeant des vingt prochaines années. Côté danse, on suivra avec curiosité et envie les créations d’Andrès Marin ou d’Angel Munoz et on retrouvera avec un grand plaisir ces piliers que sont David Coria (3e passage à Nîmes en 3 ans, du haut de ses 33 ans) et Israel Galvan, qui présente à Nîmes toutes ses créations depuis près de dix ans (avec cette année l’excellent « La Fiesta »*, créé au Festival d’Avignon en juillet dernier). La fidélité a cela de bon qu’ils font partie de la maison et que les spectateurs ont l’impression d’être de la famille.

Élément important à signaler, le festival remet la culture gitane à sa place prépondérante et donne la parole aux artistes gitans mais aussi aux chercheurs avec des ouvertures sur le fond d’archive de l’association RomArchives. La culture flamenca, la culture Rom et les cultures des peuples nomades sont trop souvent spoliées et même si c’est aussi le propre de l’art de circuler, il est important de rendre à César ce qu’il a initié.

Bruno Paternot

*Lire notre article sur la création d’Israel Galvan ICI

Photo Audrey Scotto pour Inferno

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