MALICK SIDIBE A LA FONDATION CARTIER : INDISPENSABLE HOMMAGE

Malick Sidibé – « Mali Twist », rétospective – Fondation Cartier à Paris – jusqu’au 25 février 2018.

On avait l’habitude de voir à la fondation Cartier à Paris quelques clichés du photographe africain Malick Sidibé, ici ou là, dans des expositions mais, à l’occasion de cet hommage suite à sa disparition en 2016, c’est une véritable redécouverte de son travail, essentiel témoignage de la vie à Bamako dès les années 60.

On comprend mieux d’ailleurs en s’attardant sur le documentaire projeté au sous-sol du Musée la naissance d’un mouvement comme « les sapeurs  » puisque déjà au milieu du 20ème siècle, à Bamako, les gens s’identifiaient aux acteurs dans leurs films préférés et copiaient les vêtements, se faisant appeler Marlon Brando comme si de rien n’était…

Mort à 80 ans, c’est peu de dire que les photos de Malick Sidibé retracent toute une époque. La force de cette retrospective réside dans l’exposition de clichés jamais exposés ou des retrouvailles avec des sélections d’André Magnin datant des années 60/70.

Si dans le travail de Malick Sidibé, on croise la sape et des images mettant en valeur des artistes comme le couturier Amadou Ballo, voisin du studio de Sidibé, c’est la danse, à propos de laquelle il dit : « Danser, c’est bon, dans la vie il faut s’amuser après la mort c’est fini… » Toute une philosophie !  La danse donc occupe une grande place dans cette exposition post yéyé…

On voit donc les photos de jeunes gens se déhancher dans des clubs où l’on entrait grâce à des « prieries », nom donné à des invitations où l’on vous priait  » d’honorer la soirée de votre présence », ça change des SMS !

On contemple dans un accrochage subtil qui renforce le grain noir et blanc de la photo, la série du Rocher aux Aigrettes où les jeunes gens venus pique-niquer posent pour le plaisir, début sans doute du futur « Vogue in » des night-clubs de New York…

« Les déesseurs » sont ces gens qui posent devant une voiture Citroën et c’est sans compter sur toutes ces photos en studio ou sur site où l’on voit les gens affairés à leurs métiers, avec leur famille, photographiés par Sidibé… C’est très intime, très pudique aussi souvent très drôle et tellement désuet… Témoin cette maison avec un pont ou ce grand fond rayé avec un tapis natté qui sert de décor où tant de gens sont venus se faire tirer le portait par Monsieur Sidibé. Respect.

Emmanuel Serafini

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