KUBRA KHADEMI, « CORPS ET DÉSACCORDS », VALERIE DELAUNAY PARIS
KUBRA KHADEMI – CORPS ET DÉSACCORDS – Commissariat Gaïa Donzet – galerie Valérie Delaunay, Paris – Du 29 juin au 7 septembre 2019 – Vernissage le samedi 29 juin 2019 de 16h à 21h.
« Nous étions trop, nous n’étions pas précieuses, nous étions femmes »
-Kubra Khademi
La galerie Valérie Delaunay présente pour la première fois en France le travail de l’artiste afghane Kubra Khademi.
Pour cette exposition, Kubra Khademi nous dévoile un pan de son histoire personnelle, d’autant plus intéressant qu’il est trans-générationnel. Elle nous parle de transmission à travers sa grand-mère, sa mère, d’elle, de ses sœurs et du conditionnement insidieux existant malgré soi, contre ses propres valeurs. Chaque œuvre est donc autobiographique.
En transformant chaque impression en saynète, Kubra Khademi permet de romancer ses souvenirs, les rend plus supportables et surtout universels. Son travail nous touche et nous interroge sur la femme, son identité et le contexte oriental avec le hiatus que nous connaissons entre tradition et modernité.
Les corps que Kubra Khademi montre dans ses dessins exultent, portant à la fois le poids des traditions afghanes dans les populations les plus pauvres, le sérieux de la connaissance, l’innocence de l’enfance et l’imaginaire permettant l’errance de l’âme pour se protéger. Obligée de se détacher de son corps pour survivre, ce corps devient vite un sujet d’étude et d’égo, à la différence que Kubra Khademi n’a pas besoin de se réfugier dans l’imaginaire pour survivre, au contraire c’est en proclamant haut et fort ce que font les autres qu’elle résiste.
Ainsi, Kubra Khademi se dévoile devenant l’obstétricienne de sa vie familiale. Accouchant de son histoire, elle soulage ainsi beaucoup d’autres femmes, dépassant l’instinct féministe pour transcender une condition.
Extrait du texte de Gaïa Donzet
image: Red carpet, 2019, ﻗﺮﻣﺰ ﻓﺮش, gouache sur papier, 76,5 cm x 56,5 cm