ALLEN GINSBERG ET LA BEAT GENERATION AU CENTRE POMPIDOU METZ

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BEAT GENERATION / ALLEN GINSBERG / Centre Pompidou Metz / Studio / commissaire Jean-Jacques Lebel / du 31 mai au 9 septembre 2013.

Le Centre Pompidou Metz présentera un éclairage sur la Beat Generation et l’un de ses chefs de file, le poète Allan Ginsberg fin mai 2013. L’exposition est un collage virtuel en mouvement qui se déploie sur sept écrans. Elle propose une plongée au coeur de la saga de la Beat Generation, mouvement international, littéraire et artistique qui débuta dans les années 1950 et 1960 à San Francisco.

Allen Ginsberg, Jack Kerouac et William Burroughs en furent les protagonistes emblématiques. Déployée sur une série d’écrans, cette sélection de performances live, de films, de films, de textes, de photographies, d’entretiens, de reportages ainsi que de reproductions d’oeuvres d’art et de manuscrits, comprend de nombreux inédits.

Le commissariat est assuré par Jean-Jacques Lebel, plasticien, écrivain qui fut le premier traducteur du brillant poème-manifeste « Howl » d’Allen-Ginsberg ainsi que de maints autres textes. Le long entretien filmé qu’il mena avec Allen Ginsberg en 1990 tiendra lieu de fil rouge de l’exposition.

Présentée simultanément dans quatre grandes institutions européennes – le Centre Pompidou-Metz, le Fresnoy à Tourcoing, le ZKM à Karlsruhe (Allemagne) et les Champs Libres à Rennes – cette exposition propose une véritable plongée au cœur de la saga de la Beat Generation, mouvement international, littéraire et artistique, qui débuta dans les années 1950-60 à San Francisco et qui s’est répandu à travers le monde.

D’images en images, fulgurantes, déroutantes, touchantes, se revit l’aventure de cette jeunesse qui inventa une rébellion, une écriture, un mode de vie, une vision poétique du monde, qui se prolonge jusqu’à aujourd’hui, faisant écho au mouvement pour les libertés civiques et contre la guerre du Vietnam, en passant par la voix de Bob Dylan et l’audace existentielle de tous leurs nombreux héritiers, qui résonnent plus que jamais, vibrante et vivante. ! Au Centre Pompidou-Metz, l ‘exposition sera présentée dans le Studio, un espace de 400m2 dédié à la programmation culturelle.

« L’exposition ets un colage virtuel en mouvement, un environnement multimédia déambulatoire non pas linéaire mais labyrinthique déployé sur sept écrans de façon à offrir aux visiteurs la possibilité de se promener dans et à travers une forêt d’images et de textes de la Beat Generation , guidés par son principal catalyseur Allen Ginsberg.
I l s’agira de découvrir les nombreux aspects de ce que fut ce « soulèvement de la jeunesse » (d’abord américaine puis mondiale) qui inventa non seulement une rébellion, une écriture, mais un m ode de vie, une vision poétique du monde. Cet assemblage inédit comprendra des extraits de films célèbres ou méconnus (de Robert Frank, Anthony Balch, François Pain, Jean – Michel Humeau, etc …),des vidéo-reportages et des entretiens,  filmés à Paris, aux USA, ou ailleurs, de nombreux documents photographiques historiques ou bien inconnus de Allen Ginsberg lui – même, de Richard Avedon, de Françoise Janicot, de Robert Chapman, de Gérard Malanga et bien d’autres qui constituen t des portraits individuels ou de groupe des principaux protagonistes de cette galaxie à commencer par  Ginsberg, Kerouac, Burroughs, Corso,  , Ferlinghetti, McClure, Snyder et des entretiens inédits de Ginsberg par Jean – Jacques Lebel tournés à Paris par Alain Jaubert et Alain Fleischer. »

Allen Ginsberg est Né en 1926 à Newark dans le New Jersey aux États-Unis, il fait ses études supérieures à Columbia University. Il y rencontre William S. Burroughs, Jack Kerouac et d’autres, avec qui il fonde la galaxie de la « Beat Generation ». Le terme « beat », très ambivalent, forgé par Kerouac, se réfère à « Beatitude », autant qu’au rythme du jazz ( beat ) et à la défaite existentielle. L’expérience individuelle devient un acte de désertion et de rébellion. Comme le Voyant de Rimbaud, dont il s’inspire, le poète de la Beat Generation se livre au « dérèglement de tous les sens ».

En 1956, à San Francisco, Ginsberg rédige son brillant poème-manifeste, « Howl » , dont les premiers vers ont soulevé l’imagination de toute une generation : « I saw the best minds of my generation destroyed by Madness… » et qui vaudra à son éditeur, Ferlinghetti, un procès pour obscénité. Ce poème sonore va susciter les passions de ses contemporains. Il constitue avec On the R oad , le roman de Jack Kerouac, la feuille de route de toute une génération d’individus en déshérence, assoiffés de connaissances, d’expériences sensorielles, de jazz, de voyages spirituels et géographiques, de quêtes spirituelles, tournant ainsi le dos à l’Amérique de Wall Street, d’Eisenhower et de Hollywood. Ginsberg et Kerouac vont porter la parole de toute une jeunesse s’insurgeant contre la guerre du Vietnam, luttant en faveur des droits de homosexuels, de la libération des drogues douces et prenant une part active aux combats antinucléaires et antiracistes. La force de Howl provient non seulement de son verbe imagé, mais également de sa maitrise du vers long et du verset dont le rythme et l’intensité correspondent à ceux d’une respiration profonde. La Beat Generation a rendu à la poésie le souffle animal et la sonorité humaine. La poésie beat , c’est aussi le tempo complexe d’un solo de saxophone montant crescendo, jusqu’à la béatitude.

Voyageur invétéré et anthropologue culturel, Ginsberg développera un syncrétisme transculturel, un regard mondialiste, qui élargiront sa conscience et son champ d’action. Ses nombreux séjours à Paris, à partir de 1957, ont exercé une influence considérable sur son œuvre. C’est au Select de Montparnasse qu’il commencera la rédaction de son second grand poème phare, Kaddish , puissante litanie d’inspiration hébraïque, réminiscence de ses cauchemars d’enfant, du chant de deuil rituel pour sa mère, Naomi, internée en hôpital psychiatrique. A Paris, au « Beat Hôtel » du 9 , rue Gît -Le-Cœur, il fera équipe avec plusieurs écrivains, poètes, plasticiens et photographes, tels que Gregory Corso, Brion Gysin, Gherasim Lucas et bien d’autres encore. C’est là que lui rendra visite en voisin Henri Michaux. A la même époque, chez Jean-Jacques Lebel, il fera d’autres rencontres décisives : Marcel Duchamp, Man Ray, Octavio Paz. Invité au Festival Polyphonix au Centre Pompidou en 1990, il restera un mois à Paris. C’est à cette occasion qu’il accepte de donner à Lebel six heures d’entretien tournées dans sa chambre de la rue Gît-le-Cœur et en d’autres lieux (il fut photographié en 1958, dans sa chambre, devant un portrait de Rimbaud) : dans sa propre exposition de portraits photographiques à la FNAC, devant la Statue de la Liberté de Bartholdi au Jardin du Luxembourg, etc.

Visionnaire protéiforme, Allen Ginsberg pratique aussi la photographie (il fut l’élève de Robert Franck), le blues et le rock, collaborant avec quelques grands noms de la scène musicale des années 1970 tels que Bob Dylan ou Patti Smith. En 1974, il crée l’école Jack Kerouac de la poésie désincarnée, dans le Nevada, qui propose des cours de poésie, d’écriture et de méditation.

Visuel : Allen Ginsberg / photo DR.

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