RENCONTRE AVEC ANGELIKA MARKUL

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UN ENTRETIEN AVEC ANGELIKA MARKUL, par Julie Crenn.

Angelika Markul vit et travaille entre la Pologne, son pays d’origine, et la France. Elle pratique la vidéo, la sculpture et l’installation. Trois mediums mis au service d’une œuvre totale, sombre et puissante.

Depuis le début des années 2000, elle mène une réflexion sur le temps, la mémoire, l’Homme et la nature. Quatre pôles de recherches qu’elle interconnecte au sein d’une œuvre où les paysages filmés dialoguent avec des tableaux de cire et de plastique noir, ainsi qu’avec des sculptures produites à partir de feutre, de cadavres d’animaux, de corde et de cuir. Il s’en dégage une vision angoissante et lucide de l’existence, de notre passage éphémère sur une terre elle-même en voie de disparition. Rencontre.

Inferno : Tu t’investis aujourd’hui tant sur la scène polonaise que sur la scène française, quel est ton sentiment par rapport aux deux scènes ?

Angelika Markul : Je suis polonaise, je suis donc plus proche de la scène polonaise. Ma première exposition remarquée s’intitulait Le Rêve d’une Mouche (Galerie Foksal, Varsovie, 2006). À partir de là, tout est allé très vite, j’ai exposé dans plusieurs musées et centres d’art. Du côté français, j’ai démarré en 2005 avec l’exposition collective J’en Rêve à la Fondation Cartier, puis au musée d’art moderne avec le soutien de Suzanne Pagé et de Hans Ulrich Obrist. Ensuite la situation a stagné. Ce que je présente n’est pas de l’art français, mes références sont ailleurs, il faudra du temps pour que cette différence soit acceptée : une artiste polonaise, étrangère, vivant en France. La scène française, plus que les autres pays, prend le temps de comprendre.

Inferno : Quelles sont tes principales références artistiques ?

A. M. : Si je devais constituer un arbre généalogique, Joseph Beuys serait mon arrière grand-père. Je me sens très proche de lui, j’ai besoin de voir son travail. Je m’intéresse particulièrement à son utilisation des matières pauvres. Je suis également fascinée par le travail de Tadeusz Kantor. Mon grand-père serait Jannis Kounellis, et mes pères : Christian Boltanski et Steven Parrino. Je pense aussi à Reinhard Mucha, qui a été l’élève de Beuys. Ma grand-mère serait Alina Szapocznikow, une grande artiste polonaise. Ma sœur serait Tatiana Trouvé, son travail est remarquable, elle est aujourd’hui une référence très importante. Du côté américain, j’aime aussi Matthew Barney, en particulier son utilisation de la vaseline, cette matière qui vieillit, qui disparaît, elle est un corps. Chacun de ses artistes se trouve dans un mouvement qui évolue de Beuys jusqu’à Trouvé, au sein duquel je trouve mes marques.

Inferno : À ton arrivée à l’école des Beaux-arts de Paris, tu rencontres Christian Boltanski, comment a-t’il nourri ta réflexion et ta pratique ?

A.M. : Je traînais beaucoup, je n’ai jamais eu d’atelier, je n’étais pas disciplinée comme les autres. Je travaillais plutôt chez moi. Lorsque j’ai dû passer mon diplôme, je n’étais suivie par personne, j’ai trouvé refuge dans l’atelier de Christian Boltanski qui acceptait tous les étudiants comme moi. Dans son atelier, pas de course à la performance, mais de la discussion, nous étions assis et il nous racontait des histoires, nous pouvions nous exprimer. Les deux personnes qui m’ont aidé à me construire en tant qu’artiste, sont Christian Boltanski et Christian Bernard. Boltanski m’a transmis une sensibilité : l’importance de parler de l’enfance, d’où l’on vient, le caractère fondamental de la mémoire. Il m’a appris à questionner le sens de la vie, sans pour autant trouver de réponses précises. Il m’a aussi montré la nécessité de s’approprier une matière, de la faire sienne pour qu’elle devienne l’identité, la signature de l’artiste. J’ai aussi suivi les cours de Christian Bernard pendant une année, il m’a appris à présenter une œuvre dans un espace. Dans le domaine de la scénographie de l’exposition, il est le meilleur aujourd’hui. Il m’a fait comprendre que l’on n’accroche pas une peinture parce qu’il y a un mur, mais qu’il faut, au contraire, repenser l’espace, créer une logique. Ces deux personnes ont été des moteurs dans cette compréhension de l’œuvre et de sa mise en espace. Je ne prétends pas avoir tout compris, c’est toujours un exercice pour moi, j’expérimente tous les jours.

Inferno : Il existe un point commun entre vos deux pratiques, votre réflexion sur la mémoire, personnelle et collective.

A.M. : À la différence de Boltanski, qui travaille à partir d’une mémoire existante, je fabrique la mienne. Je reconstitue une mémoire en associant de véritables souvenirs avec d’autres images, celles que je rencontre, que je filme. Mon rapport à la mémoire vient de mon obsession pour la mort et de mon histoire. Du côté de la mère, qui était d’origine russe, ils sont tous morts de faim pendant la reprise de Leningrad en 1944. J’ai retrouvé un journal en russe qui retrace cette période. Ce journal contient d’autres informations comme le fait que le frère de mon grand-père était un artiste, j’ai retrouvé ses dessins (il travaillait essentiellement sur la nature). Nous sommes imprégnés de nos ancêtres, de notre histoire, c’est très fort. À travers cette transmission, je prolonge une histoire.

Inferno : La scénographie joue un rôle important dans ton œuvre. Peux-tu m’en dire un peu plus ?

A.M. : La scénographie est aussi importante que l’œuvre en elle-même. Quand j’étais étudiante aux Beaux-arts, j’ai travaillé quelque temps dans un théâtre, là j’ai beaucoup appris par rapport à la mise en scène et la lumière. En ce moment je travaille sur la scénographie d’une prochaine exposition au musée de Sztuki (à Lodz, Pologne), un bâtiment restauré de style baroque où je vais investir treize petites chambres. Mon objectif est de concevoir une exposition qui se tient, qui fait sens. C’est un plaisir pour moi de penser l’espace, l’œuvre, la circulation et la cohérence du parcours. Une bonne installation repose sur la nécessité de casser l’espace pour étonner et déstabiliser le spectateur. L’espace doit être méconnaissable, presque inconnu.

Inferno : L’idée de la construction d’un abri revient souvent dans ton travail. Un abri comme un cocon, ou inversement comme un piège, une prison. Une impression angoissante se dégage des installations et des vidéos.

A.M. : Je pense que je n’ai pas d’abri. Je n’ai pas encore trouvé un véritable foyer. Il a toujours fallu que je me batte pour avoir quelque chose, j’ai perdu beaucoup en quittant la Pologne. J’ai des manques. Ma vie était totalement différente de ma vie ici, il a fallu tout reconstruire. J’ai conscience que tout peut basculer très vite, rien n’est jamais acquis.

Inferno : On peut alors comprendre chacune de tes expositions comme la construction d’un nouvel abri qui n’est jamais fixe.

A.M. : Oui, un abri temporaire et qui ne sera jamais achevé. Un abri motivé par la peur : de la perte, du recommencement, du manque.

Inferno : La figure humaine est totalement absente, les animaux et les insectes lorsqu’ils sont présents sont morts, pétrifiés, emprisonnés. Comment expliques-tu cette absence humaine ?

A.M. : Quand je me regarde, je te regarde et que je regarde les humains, je vois des animaux. Nous sommes un peu plus intelligents parce qu’on sait construire des choses et qu’on sait voler. Pourtant, nous sommes comme des fourmis. Je n’ai pas besoin de présenter physiquement l’Homme, on le retrouve à travers les animaux.

Pour revenir à Christian Boltanski, nous avons deux conceptions de la sculpture. Lui, utilise des archives, des photographies, des boîtes, des vêtements. Ses matériaux sont humains, la présence humaine est très forte dans son œuvre, tandis que dans la mienne elle est totalement absente. Mes sculptures peuvent être envisagées comme des corps. Je suis effrayée par la mort et le devenir du corps. Une fois morts nous sommes des bouts de viande, notre esprit disparaît. Je crée ces bouts de viandes qui évoluent, grandissent et disparaissent au fur et à mesure de ma propre vie. Je ressens le besoin de faire ces formes momifiées, ces carcasses de corps informes, elles incarnent le temps qui passe. Je voudrais vieillir avec cette œuvre qui devient le miroir de ma vie, alors que je disparais, je m’accroupis, mon œuvre grandit.

Inferno : J’ai relevé cette citation dans le catalogue « J’en Rêve » (Fondation Cartier, 2005) : « Depuis ma naissance, je vis en permanence une inquiétude et une obsession. J’ai peur de manquer ma vie. Je vis mon âge dans la frayeur et l’émerveillement ». Entre frayeur et émerveillement, deux termes qui définissent bien le sentiment donné par tes pièces. Il y a une tension.

A.M. : L’émerveillement parce que j’aime la vie, parce que je suis heureuse de pouvoir travailler, créer. Le travail est pour moi vital, c’est comme respirer de l’air. J’aime la vie, j’aime les fleurs, boire, sortir, pourtant mon tempérament est mélancolique, je me pose beaucoup de questions. Parallèlement à cet émerveillement, la vie m’effraie parce que le temps s’enfuit.

Inferno. : Tu utilises principalement des matériaux provenant du milieu industriel, le plastique noir est devenu emblématique de ta pratique.

Ma rencontre avec le plastique noir est due au hasard. Quand j’étais étudiante aux Beaux-arts, je vendais des fruits et des légumes sur les marchés. Pour emballer les colis, nous utilisions du plastique noir très fin et malléable. Parce qu’il ne coûte pas cher et pour ses propriétés physiques (grâce à lui je peux réaliser des volumes monumentaux) et esthétiques, j’ai commencé à l’utiliser, à la manipuler en le chauffant, en le chiffonnant. J’aime aussi qu’il soit durable dans le temps, il est constitué à partir de pétrole, il est donc indégradable. J’ai réalisé ses premiers tableaux à partir de ce plastique qui devenait comme un miroir, brillant. J’aime cette idée qu’un matériau industriel puisse devenir précieux, esthétique. Il fait référence à une pierre sombre comme un marbre. Je me suis appropriée ce plastique parce qu’il était important pour moi de trouver un matériau qui puisse m’appartenir. Ensuite d’autres matériaux se sont greffés : la cire, le néon, l’acier, le cuir, ils proviennent tous du milieu industriel.

Inferno :  La couleur noire domine dans ton œuvre.

Je ne l’explique pas vraiment, j’aime le noir. Du côté de la famille de mon père, mon grand-père était guérisseur et ma grand-mère était sorcière. À l’époque, dans les campagnes polonaises il y en avait dans tous les villages. Ma grand-mère disait qu’il y avait des mauvaises ondes dans notre maison. Elle a raconté à ma mère une scène, réelle ou fictive, où elle aurait vu une dame noire flotter au-dessus de mon berceau. J’ai grandi avec cette idée que j’étais un être maudit, surveillé par la mort. L’image de cette forme noire flottante, de cette lave noire, est encrée en moi.

Inferno : Tu exposes actuellement dans l’Orangerie du Domaine de Chamarande (en avril 2013 ndlr). Comment est né le projet comment as-tu conçu le projet ?

A.M. : Germond (COAL) m’a invité à exposer à Chamarande. Au début il était question d’investir le château, un lieu magnifique, mais la complexité du bâtiment rendait difficile la présentation de mon travail. Je me suis donc tournée vers l’Orangerie, une très grande pièce avec une belle hauteur de plafond. J’ai considéré l’exposition comme un exercice, j’ai donc réalisé des pièces monumentales qui puissent être en accord avec la générosité de l’espace. Je me suis fait plaisir en présentant des tableaux aux dimensions hors normes. Tout cela était inédit pour moi, j’ai pu voir mon travail sous un autre angle, une nouvelle échelle.

Je suis venue plusieurs fois à Chamarande pour prendre des photos et ressentir les lieux afin de penser le projet. Je me suis inspirée du château, de la forêt et de la chasse. Alors j’ai travaillé les notions de trophée et de monument. À partir des trophées de chasse, j’ai étendu mon propos en me demandant quels sont les différentes formes de trophées contemporains : la famille, le travail, le sport etc. J’ai débuté ma réflexion par rapport à ces trophées, ces signes extérieurs de mise en valeur individuelle, de reconnaissance sociale. Les gens ont toujours eu besoin d’exposer leurs trophées de vie. J’ai donc réalisé deux tableaux qui sont pour moi deux trophées monumentaux. Ils font également référence aux tapisseries représentant des scènes de chasses qui ornaient les murs des châteaux. Les tableaux sont fabriqués à partir de métal et de carcasses d’animaux recouvertes de cire. Sur l’une, j’ai inscrit le mot liberté sous l’épaisse couche de cire. Avec le temps, le mot apparaîtra ou non. Il en lien avec les trophées de chasse, à ses bustes d’animaux figés.

Au centre de l’espace, il y a une sorte de gisant qui est un autoportrait. Il s’agit d’une accumulation de sculptures informes, qui étaient déjà présentes lors de mon exposition à la Galerie Suzanne Tarasiève, et qui ne cessent de s’agrandir. Ce gisant informe garde les souvenirs, les secrets d’une mémoire qui continue à se former, à se construire. Il apparaît comme le gardien de mon temple, de ma vie.

Inferno :  Peux-tu me parler de ton travail vidéo, il est moteur dans ta pratique, quelle relation entretiens-tu avec la caméra, l’image filmée ?

À l’âge de cinq ans je savais ce que je ferai plus tard, je voulais faire de la photographie. Je faisais beaucoup de photos avec les appareils russes de mon père. Je me faisais engueuler parce que je bousillais les pellicules, elles coutaient très cher. Déjà à cet âge, j’avais besoin de faire des images pour garder des souvenirs, garder tout. À ce jour j’ai tourné plus de 400 heures de film, j’en ai besoin, c’est comme faire un dessin, un croquis, c’est un exercice quasi quotidien. Ses images vidéos sont les traces de la mémoire que je fabrique, je ne les utilise pas immédiatement, je les laisse décanter et je reviens vers elles pour d’autres projets. Cette banque d’images est la source. Je procède de deux manières : Soit je filme des images comme je prendrais des photos ou ferais un croquis, dans ce cas les images sont comme un laboratoire visuel.

Inferno : Dans ces moments de captures et de recherches, qu’est-ce qui attire ton regard ?

Cela peut être un paysage, j’ai par exemple filmé un paysage au Japon, pendant plusieurs heures, je ne savais ni pourquoi, ni ce que je l’allais en faire, mais je devais le faire. Quatre ans plus tard, j’ai retravaillé ce film pour en créer un nouveau. J’aime aussi filmer les animaux, ainsi que des choses que l’on voit quotidiennement mais que l’on ne remarque plus.

Inferno : Soit tu réalises des films.

Oui, des films avec un sujet, une équipe, un voyage, une histoire, un lieu. Je m’intéresse particulièrement aux paysages peu banals, ravagés par l’Homme ou par la nature, de manière visible ou invisible. Mon dernier film a été tourné à Tchernobyl, je me suis aussi rendue à Fukushima après la catastrophe pour constater les dégâts provoqués par le tsunami. J’ai été fascinée par cette reprise de pouvoir de la nature sur l’humain. Je souhaite me rendre à Bagdad l’année prochaine pour filmer les paysages dévastés par la guerre, pour filmer le passage de l’Homme. Dans l’idéal, je voudrais réaliser un film par an.

Inferno :  Prix S.A.M 2012. Peux-tu me parler du film « Bambi à Tchernobyl « ?

On a tous vécu Tchernobyl d’une certaine façon. Quand j’étais gamine en Pologne, on avait tous conscience de ce qui se passait, la catastrophe nous a touchés de près. J’ai souhaité croiser le film de Walt Disney avec les paysages de Tchernobyl. Bambi a été réalisé en 1942, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Selon moi, il est le dessin animé pour enfant le plus difficile : on ne voit jamais l’homme, seulement le fusil qui tire et des silhouettes sombres. Il s’agit d’une reprise de l’Homme sur la nature. La musique du film est sublime. J’ai souhaité extraire cette musique pour la retravailler. Franck Krawczyk a accepté de monter une symphonie pour reprendre la musique de Bambi. Elle sera associée aux paysages de Tchernobyl, déserts et dévastés par l’Homme. Il n’y a plus un seul animal, la nature est totalement modifiée génétiquement.

Inferno :  Comment s’est passé le tournage sur place ?

Je suis arrivée sur place avec ce projet en tête. Je me suis prise une véritable claque. Je pensais que tout allait être simple, je ne m’attendais pas à être dépassée par la réalité de Tchernobyl. Le tournage a été très difficile, c’était agressif, nous n’avions rien à faire là-bas. Pendant trois jours, je me suis sentie oppressée. Les radiations étaient invisibles, mais extrêmement violentes, nous en avions conscience uniquement lorsque nous portions les détecteurs. Nous avons également été frappés par la violence du quotidien des gens qui vivent sur place, ils sont abandonnés par l’Etat. Tout y est terrifiant. J’étais confrontée à la mort. Elle est omniprésente, invisible, inodorante, silencieuse. Là-bas, la mort est comme un vent.

Inferno : Pourquoi avoir choisi Tchernobyl ?

Parce que c’est une région qu’on a beaucoup oublié, on a déjà oublié le danger de l’atome. J’avais envie d’être là, 27 ans après l’accident et je voulais filmer ce paysage détruit par l’Homme. Je voulais filmer Tchernobyl sous la neige, que tout soit gris, neutre. La présence de la neige était pour moi très importante parce que d’un côté, elle est dangereuse et de l’autre elle est très belle. Elle semble recouvrir le danger. Je voulais montrer cette nature qui rejette l’Homme. Elle s’est adaptée à la catastrophe, elle a muté, les sapins ne seront plus jamais les mêmes. Les plantes et les arbres sont devenus des monstres génétiquement modifiés. Malgré tout, la nature, par la transformation, continue à vivre.

Inferno :  Quels sont tes projets futurs ?

Après l’exposition de Chamarande, je suis invitée par la fondation Signum (une fondation polonaise) à exposer à Venise pendant la Biennale. L’exposition est intitulée Pavillon Zéro, je vais y présenter un projet conçu avec l’artiste Wojciech Puś. Après Venise, je présente une exposition personnelle de Musée de Sztuki à Lodz, la même exposition sera ensuite présentée à Paris au Palais de Tokyo au mois de décembre prochain.

propos recueillis par Julie Crenn
avril 2012

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Visuels copyright Angelika Markul / photos DR / portrait d’A. Markul : photo Sandrine Elberg

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