LES INSPIRATIONS DE DRIES VAN NOTEN, AU MUSEE DES ARTS DECO
Les Inspirations de Dries Van Noten s’exposent au Musée des Arts décoratifs du 1er mars au 31 août 2014.
L’exposition Inspiration est un labyrinthe dans lequel le visiteur se perd afin de mieux s’immerger le monde de Dries Van Noten. Voyage sensoriel au cœur de son univers coloré, fantasque et raffiné, cette exposition-événement a été concoctée avec le concours du créateur de mode belge, représentant de ce que l’on a appelé « les six d’Anvers », ce groupe informel de jeunes créateurs belges devenu synonyme d’avant-garde de la mode à la fin des années 80. Elle raconte son amour de la mode et de l’art en général et nous invite à deux heures de vagabondage dans son cabinet de curiosités.
A côté des robes, vestons et costumes de soirée créés par Dries Van Noten, on trouvera des tenues issues des collections du Musée des Arts décoratifs ainsi qu’un ensemble de tableaux, objets et autres créations plastiques qui témoignent du foisonnement créatif dont il fait preuve depuis presque 30 ans. Les associations les plus extraordinaires y sont permises : s’y croisent notamment Francis Bacon, Elsa Schiaparelli, Yves Klein ou encore Jane Campion et sa fameuse Leçon de Piano. C’est un univers riche de mille références esthétiques dont nous devenons les dépositaires particuliers, tant nous avons l’impression que chaque vitrine s’adresse à nous seuls.
Réparties dans une scénographie intimiste, les œuvres se répondent et dialoguent de façon complice. Nous naviguons à travers ses différentes collections comme dans un livre ouvert puisque l’exposition est conçue à la manière d’un récit où se croisent des personnages fantasques et des mondes fugaces. Nous y rencontrons des dandys qui adoptent un « air léger, insolent, une affection recherchée », des « bohêmes audacieux » et des « demi-mondaines et boules à facettes ».
Si nous avons parfois l’impression d’entendre bruire une robe sur un podium recouvert d’une fine pellicule d’or, Dries Van Noten nous fait aussi découvrir Paris la nuit, imprimée sur un top en soie ; réinvente la classique robe fourreau à l’aune des tenues traditionnelles chinoises et trouve dans la nature, comme Christian Dior avant lui, prétexte à la création. Nous sentons là son extrême porosité aux différents courants esthétiques contemporains ou bien passés.
Comme les artistes de la Renaissance collectionnaient les œuvres exotiques et les savoir-faire ancestraux, Dries Van Noten nous dresse là l’inventaire merveilleux de ses inspirations. Nous ressortons enchantés de cette exposition intelligente et sensible qui nous fait entrer en plein dans la machine de la création.
Quentin GUISGAND
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