L’ARCHITECTURE MUTANTE DE TOYO ITO, PRIX PRITZKER 2013
TOYO ITO, Prix PRTZKER d’Architecture 2013.
L’architecte japonais Toyo Ito a reçu le prestigieux prix Pritzker. Il succède ainsi à son confrère chinois Wang Su à ce qui est considéré par la profession comme le prix Nobel d’architecture.
A 71 ans, Toyo Ito est un architecte atypique, ses réalisations abordant sans complexe toutes les formes de l’architecture : tours de bureaux, parcs et parkings, bibliothèques, théâtres, maisons et pavillons… Toyo Ito est un boulimique et un expérimentateur. Le président du Pritzker Peter Palumbo dit d’ailleurs de lui « qu’il s’est efforçé à chacune de ses extraordinaires réalisations d’étendre le champ des possibles de l’architecture ».
L’oeuvre de Toyo Ito est inclassable. Ito opte souvent pour des formes mutantes, en tout cas libres et informelles, et s’il utilise régulièrement le métal, pour des structures simples ou complexes, fixes ou modulables, il ne s’interdit absolument aucun autre matériau. Les solutions techniques les plus imaginatives, insolites ou même anticonformistes ont sa prédilection. Dans son travail, tout est très souvent montré des procédés techniques de construction ou de soutien… Mais pas toujours, puisque le vocabulaire formel de Ito est profondément empreint de liberté et d’esprit contradictoire, passant du géométrique raide aux formes courbes, du suspendu à l’accroché, jamais Ito n’est là où on l’attend.
Ses premières maisons d’aluminium en 1971 inaugurent une série d’expérimentations des formes et des matériaux qui ne cessera pas. les seules contraintes dont il ne s’affranchit pas sont les préventions sismiques dans un pays où bien sûr le sujet est sensible et la construction toujours inféodée à de strictes règles de sécurité.
Toyo Ito a fondé son propre studio à Tokyo sous le nom de Urban Robot (Urbot), en 1971. Ses premières commandes le portent vers des maisons individuelles, comme l’Aluminum House à Kanagawa (1971) ou la White U à Tokyo (1976). En 1979, la société a été rebaptisée Toyo Ito et Associés, Architectes. En 1984, il réalise sa propre maison, Silver Hut. En 1986, il construit la désormais fameuse Tower of Winds à Yokohama.
Dès les années 1990, Toyo Ito réalise de grandes commandes publiques comme le musée municipal de Yatsushiro en 1991 ; suivront la médiathèque de Sendai en 2001, le Za Koenji Public Theatre à Tokyo en 2009. Il conçoit en 2002 la Serpentine Gallery à Londres et l’opéra de Taichun à Taïwan en 2002 également, ainsi qu’ à Paris l’hôpital Cognacq-Jay en 2005. Le stade de Kaohsiung à Taïwan, en 2009, consacre sa notoriété, tout comme en 2011, lors de l’accident de Fukushima, sa médiathèque de Sendaï fera de lui un héros de l’architecture, cette dernière, construite en 2001, résistant magistralement aux torsions imprimées sur sa structure par le séisme qui dévaste l’île.
M.R.
1/ Médiathèque de Sendaï, 2001 – 2&3/ Tower of Winds, Yokohama, Kanagawa Prefecture, Japan 1986 / Copyright Toyo Ito Associated