SONIA BOYCE, VILLA ARSON NICE
SONIA BOYCE : Paper Tiger Whisky Soap Theatre (Dada Nice) – Commissariat : Sophie Orlando / Villa Arson Nice / 31 janvier – 30 avril 2016 / Vernissage samedi 30 janvier à 18h.
La première exposition de l’année (31 janvier – 30 avril 2016), Paper Tiger Whisky Soap Theatre (Dada Nice), prévue dans la galerie carrée du centre d’art, est consacrée à Sonia Boyce, artiste britannique. Adepte de pratiques collaboratives mêlant musique, performance, vidéo et installation, Sonia Boyce effectue une résidence sur place entre octobre 2015 et janvier 2016 dans laquelle elle produit, notamment avec Vânia Gala (chorégraphe) et Astronautalis (chanteur hip-hop) et les étudiants de l’école d’art, une performance filmée au sein de l’architecture brutaliste de la Villa Arson. Ce premier matériau est monté, retravaillé puis présenté dans l’exposition sous la forme d’une installation.
Sous le titre Paper Tiger Whisky Soap Theatre (Dada Nice), l’exposition déploie un ensemble de dessins et de vidéos de différents formats évoquant les effets de l’improvisation propre au jazz-scat (jazz vocal) et mouvements du corps Dada au sein du modernisme. Ce dialogue fait suite au travail engagé par l’artiste dans Exquisite Cacophony, performance filmée produite pour la Biennale de Venise 2015.
Le commissariat de cette exposition est confié à Sophie Orlando, historienne de l’art, chercheure et professeure à la Villa Arson, qui effectue des recherches sur le British Black Art depuis 2006.
Rencontres
Des rencontres autour de l’exposition sont organisées le jeudi 3 mars 2016 (de 11h à 20h30), avec la participation de Cécile Bargues, historienne de l’art ; Sonia Boyce, artiste ; Lotte Arndt, critique et Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, commissaire ; une performance de Latifa Laâbissi et une projection du film de Reece Auguiste, Twilight City (1989). (Programme sous réserve de modification).
Publication
Une publication est prévue chez Sternberg Press (Berlin), tandis que l’exposition se prolongera sous différentes formes jusqu’en mai 2017 dans les centres d’art suivants : Institute of Contemporary Arts (Londres), East Side Project (Birmingham), Tyneside (Newcastle) + Mewo Kunsthall (Memmingen).
Sonia Boyce (1962-) est une artiste britannique de renommée internationale, dont la pratique de l’installation, de la photographie et de la vidéo s’inscrit dans un tournant de l’art contemporain britannique et international post-1989. Depuis 1983, ses productions ont été montrées dans des expositions solos (Devotional, National Portrait Gallery, 2007) ou internationales (Century City : art and culture in the modern metropolis, Tate Modern, London 2001, Afro Modern, Tate Liverpool, Liverpool, 2010, Sharjah International Bienal 7, Sharjah, Emirats Arabes, 2005).
Nombres de ses travaux sont représentées dans les collections nationales britanniques (Tate Modern, Arts Council Collection, British Council, Victoria and Albert Museum, Government Art Collection, Whitworth Art Gallery). Professeur d’art depuis 1986, Sonia Boyce a souligné le rôle prépondérant de l’école d’art comme lieu de recherche générateur de sa pratique, en particulier de ses performances participatives. Associée au Pan-Afrikan group ou aux Black Arts Mouvements, en particulier féministes et regroupés autour de l’artiste et commissaire d’exposition Lubaina Himid, (The Thin Black Line, ICA, Londres,1985), l’œuvre de Sonia Boyce et en particulier Lay Back Keep Quiet and Think of What Made Britain So Great (1986) a souvent été présentée comme l’icone d’une période pendant laquelle la pratique du collage et de la peinture dominent.
Or, ses œuvres photographiques (Tongues, 1997) autour du papier peint, Clapping Hands (1994), Lovers’ Rock, (1998), ses installations Afro Blanket (1994), et ses vidéos (The Audition), montrent un point de basculement d’une pratique picturale antimoderniste tournée vers l’espace local et l’expérience d’une femme/féministe artiste noire en Grande-Bretagne, vers une pratique postmoderne interrogeant les traits de la « blackness » à l’aune d’un transnationalisme artistique.
Depuis la fin des années 1990, la pratique artistique de Sonia Boyce témoigne d’une attention particulière donnée d’une part à la chanson, à la musique, au son, et à sa dimension performative, et d’autre part, à la pratique collaborative. Cette articulation se déploie au sein d’installations et de vidéos évoquant des relations de pouvoirs et de négociation entre l’histoire officielle et la mémoire collective, au sein des contextes coloniaux et postcoloniaux.
visuel : SONIA BOYCE « EXQUISITE CACOPHONY », THE 56TH VENICE BIENNALE