KATALIN PATKAÏ, « HS », FESTIVAL FAITS D’HIVER

09-HS2

HS : Katalin Patkaï / Festival Faits d’Hiver / Le Générateur 8-9 février 2016.

Les actes parlent d’amour et questionnent notre vision du monde. HS nous offre les yeux de l’enfance qui regardent l’adulte dans sa tentative désespérée de donner du sens à notre monde. Ce que l’on voit dans HS de Katalin Patkaï, c’est l’envie pressante qu’a l’artiste de partager un moment de vérité avec son public, un instan​​t de vie simple et offert sans arrière-pensées, sans trop de préparation sinon celle de se rendre disponible au présent du partage, avec sincérité.

HS raconte le rapport fusionnel de la mère et l’enfant, nous fait entrevoir les joies d’une époque où le sexe de la mère n’existe pas encore pour le garçon, et n’est pas entouré des tabous dictés par notre société occidentale.
C’est une histoire d’amour que HS nous dévoile ; un amour sans limite, où le corps de l’enfant se détache – mais à peine – de celui de sa mère, où son apprentissage de la liberté est aussi une acceptation de l’aliénation. L’enfant interroge le monde, affirme son indépendance, vit sa vie d’enfant quand l’adulte, lui, tente de construire une histoire de notre monde à la dérive. La scène devient un lieu de naufrages, dans lequel les cabanes de carton côtoient des voiliers imaginaires. C’est l’enfance qui rencontre l’adulte et accepte ses jeux excessifs, le surplus de mouvements et de sens. La volonté d’être en représentation face à une communauté de gens glisse vers la recherche de l’intime, la fabrication d’un univers privé, et ce qui est d’abord montré ostensiblement se cache et disparaît pour se vivre à deux. Caché mais face au monde. Et finalement l’innocence glisse de l’enfant vers la mère. Et cette candeur est une inspiration rafraichissante.

La chorégraphe hongroise développe une pièce performative, soumise aux glissements de sens et des corps, où l’espace semble à la fois un ami et un ennemi, où le corps soutient la pensée comme il l’abandonne. La forme explose les cadres de la danse et du théâtre, et s’offre comme une exploration pure. L’amour maternel prend parfois des accents d’amour charnel. Le corps de l’enfant escalade celui de la mère, la pudeur s’estompe devant la symbiose des deux êtres qui évoluent devant nous. Le spectateur est invité à plonger dans un conte familial intime mais universel.

Moïra Dalant

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