OMAR BA, « AUTOPSIE DE NOS CONSCIENCES », DANIEL TEMPLON PARIS
OMAR BA – AUTOPSIE DE NOS CONSCIENCES – 8 sept. – 27 oct. 2018 – Galerie Templon Paris.
La galerie Templon donne le coup d’envoi de la rentrée avec Omar Ba. L’artiste sénégalais expose pour la première fois sur les cimaises de la galerie à Paris, dans le deuxième espace récemment inauguré rue du Grenier Saint-Lazare. Avec Autopsie de nos consciences, Omar Ba adopte une posture critique. Peintures et installations cherchent à exhumer « les annales de l’oubli ». Interrogeant l’histoire récente, les enjeux écologiques ou son propre passé, Omar Ba décortique la complexité du monde pour mieux tenter de la saisir.
L’artiste se penche notamment sur la Seconde Guerre Mondiale et son récit, avec le thème des décorations officielles, médailles et reconnaissance. En écho, il explore l’amour maternel et sa part sacrificielle, à travers la figure de la mère disparue. Avec une apparente simplicité chromatique – bleus glacés ou rouges vifs sur des fonds noirs ou blancs – l’artiste fait entrer en résonance portraits, animaux fantastiques, motifs abstraits, symboles, végétation luxuriante. Chaque œuvre se déploie à la manière d’un rêve ou d’une bande-dessinée. On retrouve ses sujets de prédilection : la problématique du pouvoir, l’interdépendance, la tolérance et l’appel au dialogue.
Né au Sénégal en 1977, Omar Ba a été formé aux Beaux-Arts de Dakar puis de Genève. Un pied sur chaque continent, entre Dakar et Genève où il travaille toujours, Omar Ba développe une démarche d’hybridation permanente. Il combine métaphores personnelles et références ancestrales, expression de l’inconscient et appréhension symbolique du réel. Abandonnant l’abstraction de ses débuts, Omar Ba a créé une figuration énigmatique, associant peinture à l’huile, gouache, encre de Chine et crayon, souvent sur carton, parfois sur toile. L’apparence délicate de son travail contraste avec la violence retenue des sujets.
Depuis 10 ans, Omar Ba a participé à de nombreuses expositions collectives internationales, dont les plus récentes sont Quel Amour ?! (MAC Marseille, 2018), Art/Afrique, le nouvel atelier (Fondation Louis Vuitton, 2017), le festival Afropolitan (Bozar, Bruxelles, 2017), Afrique-Raconter le Monde (Padiglione d’Arte Contemporanea, 2017), Le Havre – Dakar, Partager la mémoire (Muséum d’histoire naturelle du Havre, 2017) après, notamment, la Summer Exhibition à la Royal Academy of Arts (Londres) et la Biennale de Dakar en 2014. Ses œuvres sont entrées dans plusieurs collections publiques dont celles du Centre National des Arts Plastiques (CNAP) en France, de la Collection Nationale Suisse (Bâle). Il est également entré dans les collections du Louvre Abu Dhabi où il est exposé depuis son inauguration en 2018.
Diafate, 2018, huile, acrylique, gouache sur carton toile, 250 x 200 cm