ALBERT OEHLEN, « SEXE, RELIGION, POLITIQUE », MAX HETZLER PARIS

ALBERT OEHLEN – Sexe, Religion, Politique – Galerie Max Hetzler Paris, 57, rue du Temple jusqu’au 21 Decembre 2018.

Depuis les années 1980, Albert Oehlen explore les diverses possibilités offertes par la peinture à travers un style et une technique en perpétuelle évolution. Les limites qu’il s’impose comme point de départ, afin d’avoir « quelque chose auquel se confronter » et ainsi élargir et redéfinir notre connaissance de la peinture, sont au cœur de sa pratique. Albert Oehlen démontre dans cette nouvelle série la cohérence de sa démarche consistant à fixer des paramètres restreints afin de créer une imagerie saisissante et forte qui souligne sa volonté de renouveau permanent.

« Pour moi, liberté rime avec jouer. Cela ne signifie pas ne rien faire ni faire n’importe quoi, cela signifie jouer avec ses propres règles. »

Des formes et silhouettes excentriques semblent flotter librement à la surface ouverte des nouvelles peintures. L’auto-appropriation du motif de l’arbre ainsi que l’allusion aux Fingermalerei (peintures aux doigts) s’inscrivent dans la volonté (d’Albert Oehlen) de révéler le processus de création et ce qui se produit sur la surface picturale. Le motif de l’arbre apparait dans Sturmschaden en 1981 puis à nouveau à la fin des années 1980. C’est alors qu’il explore les possibilités formelles des arbres qu’il réalise ses premières toiles purement abstraites en 1988.

Présenté comme un questionnement autour de la ligne, l’arbre est devenu pour Albert Oehlen une autre règle : ses formes et ses lignes s’affinent. Comme Mondrian avant lui, l’artiste a recours à la ligne de l’arbre comme une expérimentation permettant de naviguer entre formes abstraites et figuratives, surface et profondeur: « Je considère l’arbre comme un programme pour mon travail, pas seulement comme un motif. »

Le fond jaune vif évoque le soleil et la nature bien que la forme des peintures ne soit pas typique d’un paysage ou encore d’un arbre. Le format carré des oeuvres fait écho aux multiples possibilités géométriques explorées à la surface. Les peintures sont réalisées sur Alubond, un panneau en aluminium apportant un fond extrêmement lisse. Les lignes et formes noires structurent le plan pictural et se déploient souvent au-delà du support, agrandissant ainsi l’espace intermédiaire.

Combinant des gestes impersonnels avec des lignes géométriques audacieuses, Albert Oehlen s’intéresse à l’opposition positive/négative entre un support plat et la texture de la peinture lorsqu’elle se dissout et s’écoule le long de la surface. Entre immédiateté d’un geste libre et marques restreintes par un modèle, les oeuvres oscillent d’une rigidité géométrique jusqu’à des formes plus organiques.

Cette nouvelle série est exposée conjointement avec Albert Oehlen: Sexe, Religion, Politique à la Galerie Gagosian de Paris. La réduction de la palette de couleurs, la profondeur et la surface soulignent le recours d’Albert Oehlen à des thèmes récurrents qui lui fournissent un cadre au delà duquel explorer. Tout comme leurs titres évocateurs comme Bam Bam et Natty Dread Something, les oeuvres semblent ouvertes vers l’infini, nous invitant à prendre notre temps, à nous arrêter et regarder.

Albert Oehlen (*1954, Krefeld) vit et travaille en Suisse. Il a régulièrement exposé à la Galerie Max Hetzler depuis 1981. Son travail a été présenté dans le cadre de nombreuses expositions personnelles dans des institutions internationales comme le Museo Nacional de Bellas Artes, La Havane (2017); Cleveland Museum of Art et Guggenheim, Bilbao (tous deux en 2016); New Museum, New York et Kunsthalle Zürich, Zurich (tous deux en 2015); Museum Wiesbaden (2014); mumok, Vienne (2013); Kunstmuseum Bonn (2012); Carré d’Art de Nîmes (2011); Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (2009); Whitechapel Gallery, Londres (2006); MOCA, Miami; Kunsthalle Nürnberg, Nuremberg (tous deux en 2005); Musée Cantonal des Beaux Arts, Lausanne; Domus Artium (2002), Salamanca et Secession, Vienne (2004) etc.
Les oeuvres d’Albert Oehlen se trouvent dans de nombreuses collections publiques permanentes de musées internationaux importants comme le Centre Georges Pompidou, Paris; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris; Kunstmuseum Bonn, Bonn; Museum für Moderne Kunst, Francfort; Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, Luxembourg; Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig, Vienne; Museum of Contemporary Art, Los Angeles; Museum of Modern Art, New York; The Art Institute of Chicago, Chicago; San Francisco Museum of Modern Art, San Francisco; The Broad, Los Angeles et Tate Gallery, Londres.

Cows by the Water: Albert Oehlen, retrospective majeure de l’oeuvre de l’artiste, se tient actuellement au Palazzo Grassi à Venise et ce jusqu’à janvier 2019. Une exposition personnelle lui sera par ailleurs consacrée à la Fondation Aïshti, Beirut à partir du 21 octobre 2018.

Un catalogue d’exposition sera publié à l’occasion des expositions Albert Oehlen: Sexe, Religion, Politique à la Galerie Max Hetzler ainsi qu’à la Galerie Gagosian.

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Since the 1980s Oehlen has been probing the possibilities of painting through an ever-evolving style and technique. At the core of his practice are the limitations he imposes on himself as a point of departure, in order to have ‘something to push against’ and thereby expand and redefine our understanding of painting. In this new body of work, Oehlen demonstrates the consistency of his approach in setting narrow parameters to create stark and powerful imagery that highlight his will for constant renewal.

“Freedom for me means playing. It does not mean to be in a void and make crazy moves. It means to play with your own rules.”

In the new paintings eccentric shapes and forms float untethered on the open surface. The self-appropriation of the tree motif and an allusion to the Fingermalerei (Finger Paintings) paintings is consistent with Oehlen’s continual quest to reveal the process of painting and what occurs on the pictorial surface during that process. The tree motif first appeared in Sturmschaden in 1981 and again in the late 80s. It was at the same time that Oehlen was exploring the formal possibilities of the tree that he made his first purely abstract paintings in 1988.

Presented as a question of the line, the tree has become for Oehlen another rule – it has form and lines that taper off. Like Mondrian before him, Oehlen uses the line of the tree as an experiment to navigate between abstract and figurative forms, surface and depth: “I see the tree as a program for my work, not just as a motif.”

The fields of bright yellow which serve as the background for the paintings is suggestive of sunshine and nature, yet the format of these works is not typical of a landscape or a vertical tree. Presented as a square, it engages with the geometric possibilities explored on the surface. Painted onto Alubond, an aluminium panel that offers an extremely smooth ground, the reduced black lines and forms dissect the picture plane, often extending beyond the support to open up the space in-between.

Combining impersonal gestures with bold geometric lines, Oehlen investigates the positive / negative opposition between the flat support and the texture of the paint as it dissolves and drips down the surface. Balancing the immediacy of free gesture with restricted mark-making along a template, the paintings oscillate between geometric rigidity and organic forms.

Exhibited in conjunction with Albert Oehlen: Sexe, Religion, Politique at Gagosian Paris, the reduction of colour, depth and surface in this new body of work highlights Oehlen’s recourse to recurrent themes to give himself a framework beyond which to explore. Like Bam Bam and Natty Dread Something – evocative titles given to works – the paintings remain open-ended, calling us to take time, stop and look.

Albert Oehlen (*1954, Krefeld) lives and works in Switzerland. Since 1981, he has been exhibiting regularly at Galerie Max Hetzler. Oehlen’s work has been shown in numerous solo exhibitions in international institutions, such as Museo Nacional de Bellas Artes, Havana (2017); Cleveland Museum of Art and Guggenheim, Bilbao (both 2016); New Museum, New York and Kunsthalle Zürich, Zurich (both 2015); Museum Wiesbaden (2014); mumok, Vienna (2013); Kunstmuseum Bonn (2012); Carré d’Art de Nîmes (2011); Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (2009); Whitechapel Gallery, London (2006); MOCA, Miami; Kunsthalle Nürnberg, Nüremberg (both 2005); Musée Cantonal des Beaux Arts, Lausanne; Domus Artium (2002), Salamanca and Secession, Vienna (all 2004), among others.
Works by Albert Oehlen are held in the permanent public collections of prominent international museums including Centre Georges Pompidou, Paris; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris; Kunstmuseum Bonn, Bonn; Museum für Moderne Kunst, Frankfurt; Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, Luxembourg; Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig, Vienna; Museum of Contemporary Art, Los Angeles; Museum of Modern Art, New York; The Art Institute of Chicago, Chicago; San Francisco Museum of Modern Art, San Francisco; The Broad, Los Angeles and Tate Gallery, London.

Cows by the Water: Albert Oehlen, a major survey of the artist’s work is currently on view until January 2019 at Palazzo Grassi in Venice. A solo exhibition is forthcoming at the Aïshti Foundation, Beirut from 21 October 2018.

An exhibition catalogue will be produced on the occasion of the exhibitions Albert Oehlen: Sexe, Religion, Politique at Galerie Max Hetzler and Gagosian.

Images copyright the artist / Galerie Max Hetzler Paris

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