FESTIVAL MONTPELLIER DANSE : UNE 34e EDITION EN MODE MAJEUR
FESTIVAL MONTPELLIER DANSE 34e édition / du 22 juin au 9 juillet 2014.
Sous une ambiance de campagne électorale s’est ouverte la présentation du 34e Festival Montpellier Danse lequel fleurira dans la ville et ses scènes du 22 juin au 9 juillet. Le président de l’agglomération et candidat socialiste Jean-Pierre Moure, bien qu’en retard, nous a donné sa pensée motivée sur la culture, un « art majeur « , « pour tous » et dont les crédits sauront être augmentés. C’était l’occasion aussi pour la représentante de Christian Bourquin, président du conseil régional, de soutenir les intermittents menacés par le Medef. Mais soyons rassurés, et Jean-Paul Montanari, directeur du Festival, a bien insisté sur ce fait : le budget du festival pour cette édition n’a pas été réduit, il reste équivalent.
Alors, oui le budget reste le même mais sans thème, sans artiste associé, sans Mathilde Monnier et avec l’Agora, Cité de la danse, au cœur des représentations, le 34ème Festival Montpellier Danse innove. Comme aime à le préciser Michel Miaille, président du conseil d’administration, le Festival revient à son origine, autrement dit, « il est d’abord un lieu pour faire la fête ». Et plus encore, il est un espace où doivent s’entendre « ouverture, plaisir et justice sociale ». C’est pourquoi, alors que le prix moyen d’une place est de 20€, 35 au plus, le prix pour les jeunes et prestataires de minima sociaux oscille quant à lui entre 10 et 15 €. Et pour tous les amateurs de danse ce sont des leçons gratuites qui seront données en plein air par les chorégraphes invités tout au long du Festival.
Outre les tarifs, c’est aussi l’espace qui a préoccupé l’équipe Montpellier Danse. La programmation a quitté deux de ses scènes habituelles pour se recentrer sur le Corum, la Vignette et surtout sur l’Agora ; un site surinvesti et réaménagé pour l’occasion avec deux scènes éphémères qui feront leur apparition dans la cour.
Des scènes aux rues de l’Agglo, les spectateurs pourront cette année apprécier le travail de chorégraphes de renom (Angelin Preljocaj qui ouvrira le bal, Sidi Larbi Cherkaoui, Alonzo King, Boris Charmatz, Jan Fabre, Emanuel Gat, dernier chorégraphe associé…) et de chorégraphes moins connus du grand public (Hooman Sharifi, Sharon Eyal et Gai Behar, Nacera Belaza et Marlene Monteiro Freitas). À noter que cette dernière et surprenante chorégraphe Cap Verdienne est novice dans le Festival tout comme le britannique Wayne McGregor.
Ainsi, cette 34e édition peut se vanter de mélanger les styles passant par la danse conceptuelle, contemporaine, néo-classique, par les lutteurs sénégalais de Salia Sanou et par la vision drôle et moderne de Yann Lheureux qui réunit hip hop, vélo BMX et Yamakasi. Sans oublier bien sûr la performance flamenca d’Israel Galván qui dans une formule épurée et originale dansera « seul, sans lumière, sans chaussure, sans musicien, pour une loge de 300 places « . Enfin, nous ne pouvons passer à côté du jeune chorégraphe Matthieu Hocquemiller qui s’est déjà attiré les foudres du Front National Montpelliérain avec (nou) une pièce interdite au moins de 18 ans qui aborde le corps entre le sexe et la danse.
Nous pouvons donc nous attendre à un festival haut en couleur à l’image de son affiche signée Grégoire Korganow tirée des coulisses d’un défilé de Christian Lacroix. Le photographe polonais sera en résidence active pendant les 15 jours du Festival pour nous permettre peut-être d’aborder les danseurs autrement, dans leur intimité. En effet, il les prendra en photos aux sorties de scène ; des photos qui seront développées au fur et à mesure dans la cour de l’Agora pour la curiosité et le plaisir de tous.
Aude Courtiel
Visuels : Matthieu Hocquemiller (nou)