« SAISON SENSIBLE » AU PALAIS DE TOKYO : THEASTER GATES, ANGELICA MESITI, JULIEN CREUZET
SAISON SENSIBLE – Expositions de THEASTER GATES, ANGELICA MESITI, JULIEN CREUZET – Palais de Tokyo, Paris – 20 février – 12 mai 2019.
THEASTER GATES : AMALGAM
Commissaire : Katell Jaffrès
À l’occasion de sa première exposition personnelle en France, Theaster Gates (né en 1973, vit à Chicago) initie un nouveau projet, poursuivant l’exploration des histoires sociales de la migration. Il aborde ainsi plus précisément celles de l’esclavage et de sa domination sexuelle impériale, en revenant sur un épisode de l’histoire américaine afin d’explorer de nouveaux avenirs cinématographiques, sculpturaux et musicaux. L’exposition, intitulée “Amalgam”, prend comme point de départ l’histoire de Malaga Island, une petite île située dans l’état du Maine, aux Etats-Unis.
Le terme « Amalgam », qui apparait aujourd’hui comme daté dans la culture anglo-saxonne, était utilisé pour décrire le mélange racial, ethnique et religieux. Il devient pour Theaster Gates un sentiment “chargé”, appelant de nouvelles séries d’œuvres composées de vidéo, de sculptures et de gestes architecturaux, engageant fortement sa pratique vers de nouvelles explorations formelles et conceptuelles.
ANGELICA MESITI : QUAND FAIRE C’EST DIRE
Commissaire : Daria de Beauvais
Angelica Mesiti développe depuis plusieurs années une recherche sur la communication non-verbale. Ses ambitieuses installations vidéo, à la fois le fruit de longues recherches et de rencontres fortuites, explorent les potentialités du langage qui, en-dehors de la parole ou de l’écriture, sont au revers de toute formulation explicite mais n’en restent pas moins des modes de communication possibles.
C’est ainsi que son exposition personnelle au Palais de Tokyo, la première dans une institution française, s’intitule « Quand faire c’est dire », retournement symbolique de cet énoncé performatif. Couvrant la période 2012- 2017, l’exposition met en avant une sélection d’œuvres iconiques d’Angelica Mesiti, pour la plupart jamais montrées en France. Se déployant avec une nouvelle ampleur dans les 1000m2 de la Galerie Seine, ses installations vidéo créent un parcours immersif, de plus en plus expérimental au fur et à mesure de la visite, et nécessitant une participation active du visiteur.
JULIEN CREUZET
« C’est l’étrange, j’ai dû partir trop longtemps, le lointain, mon chez moi est dans mes rêves-noirs. c’est l’étrange, des mots étranglés, dans la noyade. J’ai hurlé seul dans l’eau, ma fièvre (…) sera le titre de l’exposition de Julien Creuzet ou pas »
Commissaire : Yoann Gourmel
« C’est l’étrange, j’ai dû partir trop longtemps, le lointain, mon chez moi est dans mes rêves-noirs. C’est l’étrange, des mots étranglés, dans la noyade. J’ai hurlé seul dans l’eau, ma fièvre (…) sera le titre de l’exposition de Julien Creuzet ou pas » est le début d’un poème, d’une litanie à la première personne, d’une voix qui se dédouble bientôt et se démultiplie. C’est aussi le titre de l’exposition personnelle de Julien Creuzet au Palais de Tokyo ou pas.
Une exposition qui prendra vie sous forme de chansons pop millénaires. Un paysage de fonds marin dans une piscine en plastique. Une rime féminine éclairée par une lumière bleutée qui tourne sur elle-même. Un perroquet qui glitch guitare à la patte. Un méandre mélodique aux rivages irréguliers. Un étalage de biffins au marché de Croix-de-Chavaux. Un souffle et un riff. Une partition chorégraphique dérivée d’une cérémonie Dogon. Sirius B en rotation sur des beats d’afro-house. Caroline zié-loli, Papa Djab, Napoléon Bonaparte et la tête tranchée de Joséphine. Un pitt à coqs place de la République. Sans oublier un chien sans poil à la peau-pixel couleur de fer, à la fois esprit malin et passeur entre les mondes. Ou pas.
Images: Theaster Gates – Vue d’installation au studio. Courtesy Theaster Gates. Photo Chris Strong / Angelica Mesiti, Relay League, 2017. Photo : Zan Wimberley. Courtesy de l’artiste, Anna Schwartz Gallery (Melbourne) et Galerie Allen (Paris)